L'éducation financière déclinée en un jeu de carte
Le géant européen du BNPL Klarna a encore frappé. Néanmoins, sa dernière initiative n'est pas tournée vers le lancement d'un nouveau service. Klarna vient en effet de présenter une offre inédite, prenant la forme d'un jeu de cartes. La pédagogie financière est au centre de cette initiative, dans la droite ligne de la stratégie globale de dédiabolisation menée actuellement par la FinTech.
LES FAITS
- Klarna vient de présenter sa dernière initiative très ludique. Elle prend donc la forme d'un jeu de carte baptisé Money Talks. Comme son nom l'indique, ce jeu est avant tout un moyen d'engager les conversations autour de trois grands thèmes :
- la gestion de ses finances personnelles et ses habitudes,
- l'évolution des mentalités vis à vis de l'argent,
- les bases financières.
- Money Talks pousse ainsi les joueurs à poser des questions sur leurs habitudes de dépenses ou leurs connaissances financières générales dans une démarche pédagogique et ludique.
- Pour lancer son jeu, Klarna s'est rapprochée de podcasteurs britanniques populaires (animateurs, journalistes et humoristes). Ces derniers enregistreront leur première partie de Money Talks avant de le mettre en ligne pour partager leur expérience avec leurs auditeurs.
- Disponible en version numérique en ligne depuis le 8 novembre, une édition physique de Money Talks sera aussi distribuée en édition limitée à quelques joueurs.
- Money Talks sera uniquement proposé au Royaume-Uni pour l'instant.
ENJEUX
- Contourner les tabous : Les tabous entourant la question de l'argent sont persistants, au Royaume-Uni comme en France. Dans sa première édition de l'Observatoire du sens de l'argent, le Crédit Coopératif a d'ailleurs souhaité analyser la relation entretenue par les Français avec leur argent. Les tabous semblent reculer mais la tendance est paradoxale. Ainsi, 79 % des sondés ont estimé que l'argent n'est pas un sujet tabou pour eux-mêmes, mais 61 % d'entre eux pensent aussi que le sujet reste un tabou dans la société en générale. Il reste par ailleurs difficile de discuter d'argent pour :
- 58 % des sondés avec l'employeur,
- 51 % des sondés avec les collègues,
- 38 % des sondés avec les amis,
- 18 % des sondés avec leur concubin.
- Se construire une nouvelle image de marque : Comme de nombreux acteurs alternatifs, Klarna tente de valoriser son image de marque auprès du régulateur en anticipant par exemple la réglementation future sur le BNPL, mais également en se positionnant sur le créneau de l'éducation financière. Ces deux dernières initiatives ayant vocation à faire oublier les dérives du BNPL dénoncées par de nombreuses associations.
MISE EN PERSPECTIVE
- Shopping, agence de voyage, paiement instantané, billetterie ou encore écologie. Autant de services et autres nouveaux combats engagés par Klarna pour effacer sa mention de référence du BNPL.
- Si le marché du paiement fractionné représente l'une des grandes tendances actuelles pour les services financiers, son explosion à l'échelle mondiale l'aura fait sortir d'un encadrement légal stricte. Et des voix se lèvent désormais pour pointer du doigts les risques de pratiques floues pouvant notamment participer à l'augmentation des risques de surendettement.
- Des risques réels mais qui demeurent limités pour le moment en France. Selon un récent rapport de la Banque de France, le nombre de dossiers de surendettement a en effet baissé de 16% entre janvier et fin octobre 2021, comparé à la même période en 2019 (l'année 2020, particulière en raison de la crise sanitaire, n'est pas prise pour référence comparative).