Bpifrance entre au capital de Yousign pour développer la signature électronique

La banque publique d'investissement Bpifrance vient d'annoncer son entrée au capital de Yousign, la start-up française spécialiste de la signature électronique. Cette dernière est parvenue au fil des années à s'imposer à travers l'Europe. Avec Bpifrance, elle pourrait connaître un nouveau coup d'accélérateur et conforter sa position de leader européen. L'objectif de Bpifrance est en effet assumé : celui de participer au développement d'une plateforme de signature électronique européenne souveraine.
LES FAITS
- Bpifrance vient donc d'entrer au capital de Yousign via son fonds Digital Venture.
- L'objectif de ce soutien est clair : celui de participer au développement d'une plateforme souveraine européenne de signature électronique, respectant les plus hauts niveaux d'exigence en matière de conformité et de sécurité. Les normes de chaque pays devant être prises en compte.
- Yousign a notamment attiré Bpifrance grâce à son envergure actuel et sa certification eIDAS fournie par l'ANSSI (en tant que fournisseur de services de signatures électroniques certifiées au niveau européen). Yousign rassemble à ce jour plus de 20 000 clients en Europe (principalement en France, Allemagne et Italie).
- Bpifrance soutiendra Yousign dans ses efforts en matière de déploiement de son offre auprès des entreprises. Les grands éditeurs de logiciels sont notamment visés, autant que des acteurs opérant dans des secteurs réglementés comme le notariat, la santé et la finance.
ENJEUX
- Capitaliser sur un acteur majeur : Avec Yousign, Bpifrance s'assure de porter le déploiement d'une solution référence, déjà bien établie sur le marché. La start-up française spécialiste de la signature électronique, Yousign, est parvenue au fil des années à s'imposer à travers l'Europe. Elle fait régulièrement évoluer son offre, comme en juin dernier où elle lançait un modèle de signature électronique qualifiée, en libre-service et sans engagement, pour les professionnels. Yousign ambitionne de couvrir l'ensemble de la chaîne de dématérialisation contractuelle d’ici 2025, et d'atteindre la rentabilité par la même occasion.
- Garantir la souveraineté européenne : Si une majorité des entreprises ont d'ores et déjà développé leurs processus de contractualisation au format numérique avec leurs clients, proposer une alternative de référence en Europe doit permettre d'éviter le risque du partage des données critiques avec des acteurs américains notamment.
- Se positionner pour répondre à un besoin essentiel : La transformation numérique des échanges a fait naître de nouveaux besoins, y compris s'agissant de la signature électronique des documents. Le marché européen de la signature électronique est d'ailleurs en pleine expansion. La directive sur la signature électronique a établi le cadre juridique au niveau européen pour les services de signature électronique et de certification. L'objectif étant de faciliter l'utilisation des signatures électroniques et de les aider à devenir légalement reconnues au sein des États membres. En 2023, le marché européen des signatures électroniques a par ailleurs déjà généré près de 1 471 millions de dollars de revenus et pourrait atteindre une croissance annuelle moyenne de près de 35% entre 2024 et 2033.
MISE EN PERSPECTIVE
- La question de la souveraineté de la France et de l'Europe sur la thématique de la signature électronique n'est pas nouvelle. Outre Bpifrance, c'est le groupe La Poste, via sa filiale Docaposte, qui se mobilise particulièrement sur ce marché.
- Déjà en 2022 Docaposte rachetait l'activité signature électronique d'Idemia présenté comme un pionnier de l'identité numérique. L'objectif du groupe était alors d'enrichir sa gamme de services avec une solution de stockage numérique adaptée à ces marchés réglementés.
- Cette décision s'inscrivait par ailleurs dans une stratégie plus globale visant à imposer le groupe comme une référence de la confiance numérique souveraine (avec des offres de de centralisation des services de gestion de l'identité, de signature électronique donc, d'analyse des données de santé, de dématérialisation de factures ou encore d'IA générative).