Knap prend de l'avance sur le marché du chariot intelligent

Caisses en libre-service, chariots connectés ou même magasins sans caisse... les initiatives visant à simplifier au maximum l'étape du paiement en points de vente et en mobilité se multiplient ces dernières années, pour supprimer les files d'attente à l'encaissement. Les promesses sont toujours les mêmes, il s'agit de rendre cette étape la plus indolore possible tout en luttant contre la fraude. Sur ce terrain, la start-up spécialisée dans les chariots connectés Knap vient de prendre une longueur d'avance après un pilote lui permettant de déployer sur le marché une version moins coûteuse et opérationnelle rapidement.
LES FAITS
- Knap est une start-up française, installée dans la région de Nice. Fondée en 2018, elle s'est spécialisée dans le développement d'objets connectés à destination de la grande distribution.
- Son produit-phare est un module connecté baptisé Ikart, doté de 3 caméras anti-fraude, d'un écran tactile 10 pouces blindé et d'une batterie modulaire.
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Fonctionnement du chariot :
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pour actionner le chariot, le client doit présenter sa carte de fidélité ou un code reçu sur son mobile.
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une fois en rayon, le client fait ses courses comme il en a l'habitude. Une caméra scanne automatiquement le code-barres des produits qui sont déposés dans le chariot ; les deux autres analysent les mouvements du client en temps réel, pour détecter une éventuelle fraude (cohérence entre les articles pris en rayon et ceux posés en chariot).
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si l'algorithme du chariot détecte une anomalie, la sortie en caisse est bloquée dans l'attente d'une vérification des achats.
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- Après une vaste phase de test, sa version simplifiée a pu être testée plus de 150 fois par jour depuis près de huit mois dans des enseignes françaises (E.Leclerc notamment où 40 chariots ont été déployés).
- Ikart a enregistré des retours satisfaisants, qui se traduisent par :
- un gain de temps des deux tiers lors du passage en caisse,
- une réduction de 87 % du niveau de fraude,
- une satisfaction client à 94 %,
- une augmentation du panier moyen de 105 %.
- La start-up a reçu près de 300 intentions de commandes pour son nouveau dispositif et pourrait ainsi générer un chiffre d'affaires de 1,3 millions d'euros en 2024.
ENJEUX
- Remplacer les scannettes par un dispositif plus fiable : les consommateurs français sont déjà accoutumés à l'utilisation de dispositifs mobiles d'encaissement, comme les scannettes. Mais ces dernières ne permettent pas de résoudre le problème de la fraude, imposant une vérification systématique aux distributeurs. L'enjeu de l'utilisation d'iKart est de remplacer la scanette par un dispositif qui y ajoute une IA anti-fraude. Cet ajout permet de fluidifier davantage le trafic.
- Vers une démocratisation des chariots connectés ? Knap a aujourd'hui un temps d'avance sur la concurrence rude que se livrent les différents acteurs de ce marché, car sa technologie tout-en-un porte la promesse de son adaptabilité aux parcs actuels de chariots. Ceci devrait lever un frein important à une diffusion large pour ces chariots.
- Financer son développement : Knap est parvenue à lever près de 3 millions d'euros en 2022. Mais pour poursuivre son développement, la start-up doit encore mobiliser de nouveaux investissements. L'enjeu est de remplacer le chariot iKart par un dispositif adaptable sur les chariots existants.
MISE EN PERSPECTIVE
- Tendance émergente de la grande distribution, les chariots intelligents sont au coeur de nombreux pilotes à travers le monde actuellement. La société américaine Instacart en propose notamment une version.
- Le marché est important ; rien qu'en France, il concernerait près de 2,5 à 2,8 millions de chariots disponibles à travers les chaines de magasins.