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Alan double sa valorisation et vise l'Europe

L'AssurTech Alan, qui s'est imposée comme l'une des plus importantes licornes françaises, revient aujourd'hui sur le devant de la scène en annonçant une nouvelle levée de fonds d'ampleur qui fait considérablement grimper sa valorisation. Ces trois prochaines années, son développement va passer par une extension à l'international, mais aussi par un changement d'échelle pour séduire les grandes entreprises, un défi impliquant de concurrencer les acteurs historiques du monde mutualiste français. 

LES FAITS

  • Alan vient de lever près de 183 millions d'euros en série E, auprès du fonds canadien Teachers' Venture Growth (à hauteur de 80 %), avec la participation d'investisseurs existants et nouveaux dont Temasek, Index, Coatue, Ribbit Capital, Exor, Dragoneer et Lakestar.
  • Ce nouveau tour de table lui permet d'atteindre une valorisation record, qui a doublé en un an pour atteindre aujourd'hui près de 2,7 milliards d'euros. 
  • Alan compte aujourd'hui plus de 300 000 adhérents et 15 000 entreprises clientes. Ce portefeuille lui permet d'atteindre un chiffre d'affaires annuel de 200 millions d'euros. 
  • D'ici 2025, elle souhaite recruter près de 1 000 nouveaux collaborateurs. 
  • Cette Série E est présentée comme la dernière pour Alan ; l'AssurTech estime que son expansion lui permettra d'atteindre son seuil de rentabilité d'ici 2025 et, ainsi, de ne plus dépendre des levées de fonds.

ENJEUX

  • Poursuivre sa croissance et devenir un leader européen du bien-être mental : Alan a enregistré une croissance de 86 % de son portefeuille clients en 2021, pour un taux de rétention de 94 %. Son focus se porte aujourd'hui sur la santé mentale : en 2021, l'AssurTech avait d'ailleurs fermé l'un de ses services, Alan Baby, pour mieux se consacrer au développement d'Alan Mind, qu'elle souhaite amener à 1 million de clients d'ici 2025 (contre 10 000 aujourd'hui).
  • Financer son développement en Europe : Alan couvre déjà les besoins de 12 000 personnes en Belgique et en Espagne, en plus de la France. D'ici 2025, elle souhaite être présente dans 8 pays européens et y compter 3 millions d'assurés. 
  • Capitaliser sur sa solution technologique, laquelle est aussi proposée en marque blanche sous le nom Alan as a Service (adoptée par exemple par Lamie Mutuelle). Alan estime que 70 % des soins déclarés sont remboursés dans l'heure et 95 % dans la journée ; une qualité de service convoitée par les acteurs traditionnels. 

MISE EN PERSPECTIVE

  • Les objectifs d'Alan se calquent sur les besoins des salariés européens. En effet, suite à la pandémie, 1 salarié sur 2 serait en détresse psychologique actuellement. Une situation qui débouche notamment sur le phénomène récemment caractérisé par "la grande démission", née aux Etats-Unis mais qui touche aussi l'Europe.
  • Alan répond ainsi à un problème de société : 60 % des Français ont déclaré avoir déjà renoncé à aller chez le médecin en raison du manque de disponibilité des praticiens ou des tarifs appliqués. Un vrai problème alors qu'1 Français sur 6 souffre d'une maladie chronique et que, selon Eurostat, les pays de l'Union Européenne ne consacrent que 3 % de leur budget santé à la prévention.