Retour d'expérience : comment Alan est devenue en 4 ans la plus grosse licorne française

LES FAITS

• La complémentaire santé Alan vient de lever 185 millions d'euros. Cette opération la valorise 1,4 milliard d'euros et fait d'elle la 12ème licorne française.

• Les investisseurs : Coatue Management, Dragoneer et Exor rejoignent les investisseurs historiques (Index Ventures, Temasek et Ribbit Capital)

• Les projets financés par ces fonds :
  • le recrutement : passer de 325 collaborateurs à 725 d'ici 2023, dont 140 à l'international
  • le développement international : si Alan est déjà présente en Belgique et en Espagne, elle souhaite ouvrir 2 nouveaux pays d'ici 2023
  • l'augmentation du nombre de membres : elle souhaite passer de 155 000 membres aujourd'hui (pour 9 400 entreprises clientes) à 1 million de membres en 2023

• Clientèle : Alan s'adresse principalement aux indépendants, PME et ETI ; mais l'AssurTech est en train d'évoluer face à la demande. Elle vient récemment de faire rentrer deux entreprises de plus de 5 000 collaborateurs. Et, techniquement, sa plate-forme pourrait gérer l'onboarding de 20 000 collaborateurs.

• Forte de cette position, Alan mise maintenant beaucoup sur l'engagement de ses membres et, à cet effet, sur la constitution de communautés. Elle bénéficie d'un Net Promoter Score exceptionnel de 70, qui s'explique par le soin apporté à la relation client. Ainsi, 85 % des remboursements sont traités en moins d'1 heure.

• Cette promesse forte repose à la fois sur l'automatisation et la personnalisation. Alan veut automatiser pour industrialiser la qualité de service ; mais aussi personnaliser pour aller sur le terrain de la prévention.

ENJEUX

• Se démarquer grâce aux services. Depuis son lancement, Alan a choisi un positionnement différenciant, par rapport aux mastodontes qui occupent le marché des complémentaires santé, comme Vyv, Malakoff ou AG2R. Elle a pour cela misé sur les services : ceux qui ont été lancés post-covid (en particulier autour de la santé mentale), mais aussi tous les autres qui permettent à l'utilisateur de centraliser tous ses besoins en matière de santé au sein de l'application d'Alan. C'est en ce sens que son fondateur affirme vouloir être la première "super-app" de santé en Europe. Elle inclue dont un chat médical, de la téléconsultation, une conciergerie (qui devrait bientôt être déployée en France), un partenariat avec une application de méditation, un dépistage systématique en arrivant dans l'entreprise, des services RH (comme l'édition instantanée d'un arrêt de travail), etc.

• Une culture d'entreprise à l'unisson de la vision client, tournée vers la satisfaction et le respect de l'humain. Cette vision se matérialise par exemple par sa stratégie d'intéressement. Ainsi, sur les 185 M€ levés, 35 M€ correspondent au rachat des parts de salariés éligibles à la revente (5 % de leurs parts peuvent être revendues lorsqu'ils ont au moins 2 ans d'ancienneté) ; une manière de rendre plus concret le succès de l'entreprise pour ses collaborateurs. Plus globalement, Alan s'est très tôt engagée sur des mesures-phares, comme la transparence des grilles salariales.

MISE EN PERSPECTIVE

• Ses revenus ont augmenté de plus de 100 % l'année dernière (à 102 M€). A ce rythme, Alan escompte être rentable en 2023.

• Autre spécificité de cet acteur, Alan n'est pas un courtier, mais une véritable mutuelle, agréée par l'ACPR depuis son lancement en 2016. Il s'agissait du premier assureur santé créé en France depuis 1986.