Les banques espagnoles pactisent pour mieux lutter contre la fraude
Banco Santander, BBVA et CaixaBank viennent d'officialiser leur nouveau rapprochement portant cette fois sur la mise en place d'une stratégie commune de lutte contre la fraude financière. Leur coopération débouche avant tout sur un échange d'informations et d'expertises et sur l'enrichissement progressif de ce travail collaboratif visant à déboucher sur une solution interopérable à plus grande échelle.
LES FAITS
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Le nouveau rapprochement des trois principales banques espagnoles prend la forme d'une co-entreprise baptisée FrauDfense.
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Une première phase pilote est actuellement en cours de développement, et vise à la conception d'un outil d'échange d'informations optimisé. Car la base même du projet repose justement sur le partage de données et d'informations pertinentes entre les banques participantes.
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Il s'agira, via FrauDfense, de mettre en commun les techniques, expertises, bonnes pratiques et autres modes opératoires permettant à chacune de lutter contre la fraude.
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En tant que société, FrauDfense regroupera donc les initiatives anti-fraude des trois banques partenaires avec pour objectif de prévenir plus largement les risques et de signaler les fraudes au plus tôt.
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FrauDfense a d'ores et déjà été présentée aux différents superviseurs et régulateurs du marché. Le respect de la confidentialité et de la sécurité des échanges d'informations est présenté comme une priorité majeure du projet.
ENJEUX
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Un travail collaboratif à enrichir : Si le nouveau projet de lutte contre la fraude est avant tout porté par les trois principales banques espagnoles, ces dernières envisagent d'ores et déjà de miser sur un effort collaboratif plus large, en intégrant par la suite d'autres banques et entreprises. Elles ne ferment d'ailleurs pas la porte à des collaborations internationales par la suite.
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Un risque majeur : Selon une étude menée par Visa et Wakefield Research, 33% des consommateurs français avaient été victimes d’une escroquerie sur leur compte bancaire fin 2022. Ils se positionnent ainsi au premier rang des victimes de fraudes financières en Europe, juste devant les Espagnols (32 %).
MISE EN PERSPECTIVE
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Une fois n'est pas coutume, mais les banques espagnoles font de nouveau la preuve de la pertinence d'un travail collaboratif dans la mise en oeuvre de dispositif majeur, ici de partage de connaissance et d'expertises, répondant à des problématiques d'ampleur.
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Elles l'avaient déjà fait en imposant leur solution de paiement mobile interbancaire, Bizum, avec succès auprès des consommateurs espagnoles. Elles le font aujourd'hui aussi avec un outil de lutte contre la fraude forcément plus pertinent qu'il table sur un dispositif interopérable et généralisé.