La Nef atteint enfin la rentabilité

La société coopérative de finances solidaires, La Nef, adossée au Crédit Coopératif (groupe BPCE), existe depuis plus de 30 ans. Elle défend depuis sa création son engagement à porter le modèle d'une banque éthique, mettant l'accent sur les valeurs de solidarité, d'écologie et de transparence dans ses activités financières. Un modèle qui rime aussi désormais, et conformément à ses objectifs, avec rentabilité.
LES FAITS
- La Nef propose des services financiers aux particuliers et aux professionnels, offrant des solutions d'épargne solidaire, d'investissement et d'emprunt alignées sur des principes éthiques.
- La Nef vient aussi d'enregistrer un résultat net dépassant les 700 000 euros pour l'excercice 2023. Un cap qui lui permet aujourd'hui d'annoncer sa rentabilité.
- Cette annonce fait suite à une levée de fonds de 23 millions d'euros de fonds propres, réalisée par La Nef un mois plus tôt.
- La Nef en profite aussi pour annoncer qu'elle compte 48 000 sociétaires en 2023. La société coopérative a précisé qu'elle avait porté 530 projets, pour un montant total de 170 millions d'euros, portant à 819 millions d'euros ses encours totaux de prêts.
ENJEUX
- Une double réalisation : Depuis sa création, La Nef souligne ses principes coopératifs et éthiques, mettant l'accent sur des valeurs sociales, environnementales et solidaires plutôt que sur la recherche de rentabilité financière. Or ce premier objectif lui a finalement permis, aussi, d'atteindre la rentabilité.
- Prouver la pertinence de son modèle : La Nef conserve comme objectif principal celui de soutenir des projets à impact positif sur la société et l'environnement. Mais sa nouvelle rentabilité lui permet aussi de prouver la pertinence de son approche et de démontrer que son modèle économique et engagé n'est finalement pas incompatible avec l'efficacité financière.
MISE EN PERSPECTIVE
- La réussite financière de La Nef illustre aujourd'hui une tendance de fond : celle de la réussite des modèles alternatifs de services financiers.
- Ces derniers ont longtemps peiné à faire la preuve financière de la pertinence de leur modèle et tablait uniquement sur les levées de fonds pour déployer leurs offres. D'ailleurs, après une phase d'euphorie, ce sont les acteurs de la FinTech qui ont en premier souffert d'un retour à la réalité, marqué par le recul des investisseurs et la fermeture ou le rachat de nombreux services.
- Mais ce marché alternatif n'a pas pour autant disparu. Il est entré dans une phase de concentration, voyant certains acteurs s'imposer et même pérenniser leurs activités.