La Banque Postale modifie sa stratégie sur le BNPL
Alors que La Banque Postale Consumer Finance se positionnait sur le marché porteur du BNPL il y a moins d'un an, le groupe a finalement fait volte-face en abandonnant son partenaire Alma, pour lancer sa solution avec Pledg. Un partenaire plus porteur commercialement, notamment pour se positionner sur le e-commerce.
LES FAITS
- La Banque Postale vient officiellement d'annoncer avoir choisi Pledg comme partenaire exclusif pour développer son offre de paiement fractionné.
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Pour rappel, Pledg est un acteur français spécialisé dans le crédit BNPL (Buy Now Pay Later). Particulièrement dynamique, la FinTech lancée en 2016 fournit sa solution en marque blanche dans 10 pays européens (France, Royaume-Uni, Allemagne, Belgique, Luxembourg, Autriche, Pays-Bas, Espagne, Italie, Portugal).
- Elle accompagne plus de 500 références en Europe (dont Decathlon, Leroy Merlin, Corsair, Odalys Vacances, ou Puy du Fou). Elle opère particulièrement avec les e-commerçants.
- Pledg fournira donc désormais sa solution de paiement fractionné en marque blanche à La Banque Postale.
- Ce changement implique évidemment aussi Ma French Bank qui propose une solution de paiement en plusieurs fois à ses clients.
ENJEUX
- Un lien direct avec le boom du e-commerce : Ce repositionnement illustre l'importance que vient prendre le BNPL dans la stratégie du groupe. La Banque Postale se charge finalement du projet de déploiement de la solution BNPL avec Pledg afin de valoriser le positionnement avantageux de l'ensemble du groupe sur le marché du e-commerce. En effet, La Poste travaille actuellement avec environ 200 000 e-commerçants, soit presque 100 % du marché de l'e-commerce français, via son activité de livraison de colis.
- Un bouleversement pour Alma : Alma perd ici un client important mais ce bouleversement traduit aussi la stratégie de la FinTech qui envisage de développer sa marque, au-delà de la marque blanche, sur le modèle de la référence du secteur en Europe : Klarna. Or La Banque Postale cherche pour sa part à promouvoir un service de BNPL en marque blanche pour conserver le lien commercial avec ses clients.
MISE EN PERSPECTIVE
- La bataille que se livre actuellement les acteurs du BNPL est loin d'être terminée. Le marché suscite en effet toujours autant de convoitises. Ainsi, selon un sondage Harris Interactive pour l'Observatoire Cetelem (réalisé en février 2022 auprès de 1037 personnes), 44% des Français et 66% des moins de 35 ans ont recours aux solutions de paiement en plusieurs fois pour réaliser leurs achats en ligne.
- 55% des Français estiment néanmoins que, plutôt qu'une solution régulière, le paiement en plusieurs fois reste une solution ponctuelle pour faire face à une difficulté financière et aux imprévus. 41 % des Français estiment que la solution incite à dépenser plus ; 54 % sont même conscients du fait que le BNPL peut représenter un danger puisqu'il ne permet pas de se rendre réellement compte du montant total des factures et des achats.