Allianz pourrait vendre ses parts de N26
La filiale de capital-risque d'Allianz a demandé à une banque conseil d'étudier les possibilités de vendre sa participation de 5,3 % dans N26. La néo-banque est actuellement valorisée à 3 milliards de dollars, soit trois fois moins qu'en 2021 (à 9 milliards de dollars en octobre 2021).
LES FAITS
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La compagnie d'assurances Allianz, l'un de ses principaux actionnaires via sa filiale de capital-risque Allianz X, envisage de sortir du capital de N26.
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Le groupe a engagé une société de conseil pour vendre sa participation de 5,3 %, valorisant l'entreprise à 3 milliards de dollars, selon le Financial Times, soit, une décote de 68 % par rapport à la valorisation de 9 milliards, d'octobre 2021.
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Autre argument en faveur de la sortie du capital de N26 après 4 ans d'accompagnement : la mise en place d'un plafond de 50 000 nouveaux clients par mois imposé par l'Autorité fédérale de surveillance financière (BaFin) en octobre 2021.
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Il existe plusieurs raisons pour lesquelles les investisseurs ne s'intéressent plus aux fintechs :
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La première : des questions se posent sur les business modèles des néobanques et des fintechs.
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La seconde : la hausse des taux d'intérêt est également associée aux difficultés de ces structures, dont beaucoup sont encore peu ou pas rentables.
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ENJEUX
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Des difficultés à la fois structurelles et conjoncturelles. Allianz continue de vouloir investir dans les services financiers et l’assurance, mais le business model des fintech est devenu de plus en plus complexe, a fortiori en période de remontée des taux d'intérêt. Allianz X a pu autofinancer ses investissements minoritaires au cours des deux dernières années. L'entreprise affirme également vouloir cette année se développer et investir pour renforcer son écosystème autour des services financiers. Cependant, le cas de N26 semble avoir refroidi l'assureur. En effet, la fixation du plafond de 50 000 nouveaux clients par jour a pour objectif de durcir le contrôle anti-blanchiment pour N26. En conséquence, la néo-banque,qui compte aujourd'hui 8 millions de clients, divise de plus d'un tiers son potentiel de croissance suite à cette mesure.
MISE EN PERSPECTIVE
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Les fintech continuent de se trouver dans une phase d'incertitude qui remet en cause leurs business models et leurs aspirations de croissance :
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Par exemple, Klarna a été l'une des premières à souffrir. En juillet 2022, l'acteur a vu sa valorisation chuter de 85 % en un an, passant de 45 milliards de dollars à moins de 7 milliards de dollars.
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Plus récemment, Stripe a levé 6,5 milliards de dollars en mars, mais sa valorisation est passée de 95 milliards de dollars (initialement en mars 2021) à 50 milliards de dollars aujourd'hui.
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Quelques semaines après la publication des résultats de Revolut, la banque d'investissement Schroders a réduit sa valorisation de 46 % à 5,4 M£ au 31 décembre 2022. Dans la foulée, la banque a réduit sa participation dans la néobanque Atom de 31% en 2022.
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