Retour d'expérience : Le BNPL dope les ventes de la Cyber week
Le PSP néerlandais Mollie, devenue Licorne de la FinTech, a présenté un nouveau rapport sur le paiement en différé. La période de fin d'année et les grandes soldes ont boosté les usages et la tendance, validant l'évolution de ce type d'offre. Reste que le BNPL fait l'objet d'apres débats. Et même si ce nouveau rapport pousse pour un encadrement a minima de ces facilités de paiement qui soutiennent la croissance du commerce en ligne, la réglementation attendue pourrait tout aussi bien avoir un impact fort sur le développement de cette tendance.
LES FAITS
- Le nouveau rapport publié par Mollie concerne l'évolution des méthodes de paiement employées par les petits et moyens commerçants pendant le Black Friday, la Cyber Week et le Cyber Monday. Il concerne plusieurs dizaines de milliers de commerçants en Europe.
- Un enseignement principal ressort, s'agissant de l'usage des modes de paiement en différé ou fractionné pendant la période de soldes du Black Friday et du Cyber Monday. L'utilisation de ce type de service alliant paiement et crédit a ainsi bondi de 51 % en un an (en volume de paiement).
- Le Black Friday représente par ailleurs une nouvelle manne financière pour les petits et moyens commerçants européens qui ont enregistré une augmentation de 102 % de leur volume global de transactions lors du Black Friday, par rapport au vendredi précédent.
- Vêtements, chaussures et accessoires, électronique grand public et articles de sport représentent les catégories d'achat les plus plébiscitées pendant la période.
ENJEUX
- Attester d'une montée en puissance : Tous les observateurs s'accordent sur le fait qu'en dépit des attaques qui visent ce marché, la tendance du BNPL (qui concerne les moyens de paiements fractionnés ou différés) ne fait que se renforcer partout dans le monde :
- Aux Etats-Unis, le directeur général de PayPal a révélé avoir enregistré des volumes de paiement Buy Now, Pay Later de 400% plus élevés au moment du Black Friday 2021 par rapport à l'année dernière.
- En France, plus d'un commerçant sur 10 accepte un moyen de paiement fractionné aujourd'hui (moins que les 23 % de la moyenne européenne donc). La Banque de France précise que le marché reste marginal et ne représente que 5% du crédit à la consommation (soit environ 4,5 milliards d'euros par an), mais qu'il devrait continuer à croître de manière forte à l'avenir.
MISE EN PERSPECTIVE
- Cet essor ne doit néanmoins pas faire oublier que les critiques liées à ces nouvelles facilités de paiement sont fondées. Au Royaume-Uni, la banque Barclays vient de révéler les résultats d'une étude portant sur l'information des consommateurs vis à vis du BNPL. Il s'avère que parmi 2 000 Britanniques ayant confirmé avoir déjà utilisé une solution de BNPL, 40% déclarent ne pas avoir bien compris le fonctionnement du service. Plus d'un tiers des répondants précise néanmoins envisager d'avoir recours à ces facilités de paiement pour faire face à l'augmentation du coût de la vie (faisant notamment suite au Brexit). Une intention que Barclays identifie clairement comme un risque majeur pour la montée de l'endettement dans le pays.
- D'autant que les autorités européennes doivent encore statuer sur le sort de ce nouveau marché et la règlementation attendue tant au niveau britannique qu'au niveau européen pourrait mettre un sérieux coup de frein à ces nouvelles formes de financement en encadrant mieux les acteurs qui les distribuent.