Nickel pose ses valises en Allemagne

Depuis ses débuts en 2013, la néo-banque Nickel a affirmé un modèle original qu'elle est aujourd'hui en train de répliquer dans un certain nombre de pays européens, moyennant des adaptations locales. "Banque sans banque", néanmoins passée sous la coupe de BNP Paribas, elle concrétise cette stratégie par son lancement en Allemagne, suivant ainsi le chemin tracé par d'autres FinTech françaises ces derniers temps.

LES FAITS

• Les consommateurs allemands, quels que soient leurs revenus ou antécédents bancaires, peuvent désormais ouvrir un compte "sans banque". Nickel leur propose en effet : 

  • un compte courant, 

  • une carte de débit Mastercard, 

  • un RIB allemand. 

• Ces services sont accessibles depuis un commerce de proximité, et notamment les points de vente de loteries Ilo Profit, spécialiste allemand de distribution de jeux d'argent.

• Les clients de Nickel pourront notamment y retirer des espèces. 

ENJEUX

• Concrétiser un projet de longue date : L'officialisation du lancement de Nickel en Allemagne vient couronner le travail de plusieurs mois pour s'implanter dans ce pays. Elle avait en effet signé pour cela un partenariat avec Ilo Profit en mars 2022. Le lancement officiel de ses services en Allemagne était alors prévu pour le premier trimestre 2023. Tout comme en Espagne, où ce sont également les points de distribution des loteries nationales qui ont été visés, Nickel choisit ses partenaires en fonction des habitudes locales.

• Une expansion bien orchestrée : Nickel poursuit petit à petit son expansion en Europe. Elle opère déjà en Espagne depuis 2019, mais aussi en Belgique et au Portugal. Ce déploiement est prévu de longue date par la néo-banque qui envisage de couvrir 7 pays d'ici 2024.

• Des objectifs chiffrés à tenir : Cette internationalisation doit permettre à Nickel, selon ses objectifs affichés, de compter sur un réseau de 5 000 points de vente et sur un portefeuille de 600 000 clients d'ici 5 ans en Allemagne. 

MISE EN PERSPECTIVE

• Le marché allemand représente un marché stratégique pour les FinTechs, de l'aveu même de Nickel. Pays le plus peuplé d'Europe, l'Allemagne voit actuellement son marché bancaire évoluer rapidement pour faire face à son manque d'infrastructures (24 000 agences, soit 290 agences bancaires par million d’habitants en moyenne sur le territoire, contre 346 par million d’habitants selon la moyenne européenne).

• Au-delà de Nickel, ce contexte a aussi attiré de nombreuses autres FinTech françaises auparavant. L'AssurTech Stoïk vient ainsi de lever des fonds pour permettre la distribution de ses assurances cyber en Allemagne par exemple. 

• Auparavant, Swan, Qonto, October et Agicap ont fait le même choix en proposant leurs services sur le marché allemand, réputé pourtant difficile, compte tenu de ses spécificités en matière d'habitudes financières et de paiement (forte présence des espèces et marché bancaire dominé par les "caisses d'épargne" locales).