Manager.One veut embarquer le pass Navigo sur sa carte de paiement

Manager.One, plate-forme bancaire, dédiée aux TPE et auto-entrepreneurs, vient d'enrichir les fonctionnalités de sa carte de paiement avec une offre inédite : celle du Pass Navigo. Une première. 

LES FAITS

• La région Ile-de-France Mobilités, Bpifrance et Manager.one ont signé un partenariat afin de permettre à la banque en ligne d'intégrer la technologie Calypso à sa carte de paiement.

• Cette association a en effet permis à la start-up parisienne SaGa Group, éditrice de la solution bancaire Manager.One, de recevoir 210 000 euros d'aide nécessaire au développement de la première carte de paiement Visa embarquant un titre de transport.

• SaGa Group fait ainsi coexister, sur sa carte, différents protocoles et notamment le protocole international Calypso de validation sans contact du pass Navigo.

• Les cartes bancaires de Manager.One sont donc capable de conserver leur rôle de moyen de paiement du quotidien tout en s'appuyant sur la technologie NFC pour servir de support de validation du titre de transport.

• Si le développement de ce nouveau moyen de paiement hybride est en cours depuis le début de l'été, l'ambition est d'industrialiser la solution d'ici 2024, et d'entraîner d'autres banques dans son sillage après cette première expérimentation.

ENJEUX

• Surpasser l'Open Payment : L'open payment qui consiste à payer directement les transports collectifs avec sa carte bancaire, ou via sa carte dématérialisée embarquée dans un smartphone. Or une contrainte majeure repose sur la compatibilité des bornes de validation des titres installés dans les transports avec la lecture des cartes de paiement. Manager.One a donc pris le problème à l'envers en incorporant le Pass Navigo à ses cartes.

• Solutionner un frein régional : Avec plusieurs milliers de bornes de validation pour les titres de transport, la région Ile-de-France se trouvait jusqu'ici face à un obstacle de taille pour démocratiser l'Open Payment. La transformation de la totalité de ses bornes représente en effet de lourds travaux dont le coût minimum est estimé à 500 millions d'euros.

MISE EN PERSPECTIVE

• Le lien entre titre de transport et moyen de paiement s'est tissé petit à petit au fil d'initiatives locales prises partout dans le monde. La Banque Commerciale de Roumanie et le réseau Autonome des Transports Bucarestois lançaient par exemple Zambet dès 2011, une carte de débit permettant à ses porteurs de valider leur accès au réseau de transports en commun de la ville. Le montant du trajet était alors prélevé directement sur le compte bancaire de l'usager.

• En 2018, l'Open Payment faisait ses premiers pas en France alors que la Caisse d’Epargne, Visa, Worldline, Keolis et la métropole bourguignonne permettaient aux voyageurs du réseau de transports en commun local d'utiliser leur carte bancaire sans contact pour valider leur trajet dans les deux lignes de tramway dijonnaises. Les offres se sont depuis multipliées. A Brest, les porteurs de cartes Visa ou Mastercard, quelle que soit leur banque, peuvent ainsi emprunter les bus, tramways et téléphériques de la métropole en payant sans contact au niveau des bornes de validation.

• Depuis, les smartphones ont pris la place de support pour les titres de transport et les moyens de paiements et cet usage laissait entrevoir une résolution au problème. Reste que la démocratisation de ce type de système se fait attendre, confrontée à ses barrières techniques.