Londres veut tokeniser sa Bourse en s'appuyant sur la technologie blockchain
Le London Stock Exchange (LSE) vient d'annoncer son intention d'ouvrir une nouvelle place de marché basée sur la technologie Blockchain. D'abord testée sur la base de l'introduction de nouveaux actifs, cette initiative tend à prouver la pertinence toujours plus grande de la Blockchain sur le marché financier et la tendance à la tokenisation des actifs.
LES FAITS
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Le London Stock Exchange travaille au lancement prochain d'une nouvelle place boursière, dont les mécanismes seront entièrement basés sur la technologie blockchain.
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Elle ne proposera pas des actifs cryptographiques, mais bien des actifs financiers traditionnels. Ces derniers seront avant tout des actifs non cotés dans un premier temps.
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Le projet est très ambitieux, puisqu'il concerne potentiellement plusieurs géographies et donc plusieurs juridictions, pour permettre l'échange des actifs sur une plateforme mondiale.
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Le LSE ne précise pas de date d'ouverture pour cette nouvelle place mais évoque un projet concret qui pourrait voir le jour d'ici un an. Des discussions sont actuellement en cours avec les superviseurs au Royaume-Uni.
ENJEUX
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La caution d'un acteur de premier plan : La valeur des actifs négociés à ce jour sur le LSE s'élève à 3,6 billions de livres sterling (soit près de 4,6 billions de dollars américains). Le fait qu'un acteur majeur de la finance mondial accorde du crédit à la Blockchain pour gérer une partie de ses nouvelles activités permet à la technologie de changer de paradigme.
- Optimiser la finance traditionnelle : La promesse de baser une place boursière sur la Blockchain est tout simplement d'améliorer les places de cotations traditionnelles. La tokenisation des actifs existants devra en effet favoriser trois points d'amélioration : la transparence des échanges, l'instantanéité et la baisse des coûts de transactions.
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Amorcer l'interopérabilité de la finance : ce projet préfigure la manière dont les places financières pourraient interagir à l'avenir grâce à la technologie blockchain. Si l'évolution du cadre réglementaire est un premier prérequis, les questions d'interopérabilité entre les places seront aussi au premier plan.
MISE EN PERSPECTIVE
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En dépit des barrières règlementaires et législatives qui limitent aujourd'hui la croissance du marché de la Blockchain et des crypto-actifs, ce dernier a atteint une taille critique et est en passe de s'imposer comme une réelle alternative financière dans le monde, même si les volumes de transactions restent encore faibles. L'Esma estime que 800 millions de dollars d'obligations sont actuellement entièrement tokenisés.
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Et la technologie Blockchain en elle-même, basée littéralement sur des chaînes de blocs, un registre partagé et transparent et sur le caractère inaltérable de ses transactions représente forcément un intérêt tout particulier pour le secteur financier, mais aussi pour bien d'autres activités.
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Sur le thème particulier de la bourse, d'autres expérimentations ont déjà été menées à travers l'Europe pour intégrer la Blockchain aux processus actuels. En France, Forge, la filiale de Société Générale dédiée aux activités de crypto-assets, travaille déjà sur cette question. L'évolution du cadre réglementaire (MiCA) devrait encore favoriser cette évolution.