ING France suscite les convoitises
La banque néerlandaise ING cherche à vendre sa filiale française ING France. La question d'un repreneur est donc ouverte et si Société Générale apparaissait bien placée, deux banques mutualistes sont finalement pressenties.
LES FAITS
- En juin dernier, le groupe ING annonçait officiellement lancer une revue stratégique pour son activité de banque en ligne en France. Si aucune décision définitive n'a encore été prise, le groupe néerlandais envisage de quitter le marché de la banque de détail hexagonal.
- L'année dernière, le groupe néerlandais a enregistré une perte de 43 millions d'euros avant impôts en France (contre 63 millions et 111 millions d'euros de bénéfice en 2019 et 2018).
- Dans le cadre de ce projet de restructuration, il semblerait que l'option de la cession du portefeuille client, seule, soit privilégiée.
- Différents candidats se seraient d'ores et déjà positionnés. Société Générale est longtemps apparu comme le candidat le plus probable mais de nouvelles informations tendent à souligner les ambitions de deux groupes mutualistes : Crédit Agricole et Crédit Mutuel.
- Une offre de rachat viendrait ainsi d'être déposée pour le portefeuille de clients d'ING France.
ENJEUX
- Limiter la casse : Pour échapper au même sort que HSBC, qui doit faire un chèque de 1,6 milliard d'euros à l'acquéreur de sa banque de détail en France, le groupe néerlandais envisage de ne céder que son portefeuille de clients. Il serait prêt à mener lui-même la restructuration de l'activité.
- Assurer sa pérennité : ING annonçait tout récemment la fermeture de son agrégateur de compte Yolt et la fermeture de la startup Payvision aux Pays-Bas. En Autriche, le groupe a annoncé en juillet la cession de sa banque en ligne 'comptant 150 000 clients) à la filiale bancaire de la Poste autrichienne, bank99.
- Réduire les coûts d'acquisition clients : Pour les futurs acheteurs d'ING France, l'acquisition d'un portefeuille d'un million de clients représente une aubaine à l'heure où la concurrence dépense plusieurs centaines d'euros pour acquérir chacun de leurs nouveaux clients.
MISE EN PERSPECTIVE
- Le statut de pionnier de la banque en ligne en France n'aura pas permis à ING de se protéger d'une concurrence exacerbée et des difficultés conjoncturelles. De l'aveu même du groupe néerlandais, ses parts de marché en France restent limitées.
- Le marché français est très particulier en ce sens qu'il reste largement dominé par les banques traditionnelles locales. De nombreux acteurs étrangers de grande ampleur ont finalement dû abandonner leurs ambitions, à l'image de Barclay's ou plus récemment de HSBC.
- ING ne fait donc pas exception, reste à savoir quel groupe historique saura tirer parti de ce nouvel abandon.
CHIFFRES CLES
- Une présence en France depuis 2000
- 1 millions de clients
- Près de 700 salariés, dont les 2/3 pour sa banque en ligne