Yuzu devient PSAN et lance le premier compte d'épargne écologique en cryptomonnaie
Yuzu.Green est une fintech créée par Clément Coeurdeuil, ancien co-fondateur de Budget Insight. Elle vise à redonner du sens à l'épargne, en proposant un livret décarboné, dont les fonds sont adossés à des stablecoins. Après avoir obtenu le statut de PSAN (Prestataire de Services sur Actifs Numériques) auprès de l'AMF, Yuzu a récemment rendu son application accessible au grand public.
LES FAITS
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yuzu est basée à Paris et compte déjà une dizaine de collaborateurs.
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Son premier produit est un livret d'épargne dont les fonds sont convertis en stablecoins, puis placés dans la finance décentralisée (DeFi) afin de dégager un rendement. Pour cela, Yuzu s'appuie sur plusieurs mécanismes de la finance décentralisée :
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le staking liquide de plusieurs cryptomonnaies (ETH, DOT, etc), qui s'adresse à ceux qui possèdent déjà des crypto-monnaies, pour leur permettre de dégager un rendement variable entre 2,5 et 10 %.
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L'achat-vente de crypto-monnaies sélectionnées par les équipes de yuzu, en fonction de leur utilité et de leur impact énergétique. Dans le cas du bitcoin, considérée comme très énergivore, pas de rendement possible, mais une compensation carbone pour que 1 BTC placé chez Yuzu soit 1 BTC décarboné.
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La possibilité d'investir (tout ou partie) des rendements dans des projets français de décarbonation (reforestation, méthanisation, recyclage, etc), mesurés, contrôlés et marqués à faibles émissions de carbone par le ministère de la transition écologique.
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Contrairement aux livrets classiques, le livret Yuzu propose un rendement quotidien, dès 1 euro, sans plafond de versement et avec une mise à disposition des fonds immédiate.
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Yuzu ambitionne de recruter 2 000 à 5 000 utilisateurs d'ici décembre 2022.
ENJEUX
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Connecter la finance, les crypto-monnaies et l'écologie : depuis longtemps les crypto-monnaies sont mises en cause pour leur consommation d'énergie excessive. Aujourd'hui, nombre d'entre elles ont évolué pour se défaire de cette image. C'est le cas par exemple d'Ethereum, qui est passé d'un mode de validation des transactions par le proof of work à une validation par le proof of stake, réduisant drastiquement la quantité d'énergie nécessaire pour le minage. C'est dans ce contexte que Yuzu veut réguler l'impact carbone des détenteurs de crypto-monnaies et engager les épargnants dans une démarche de décarbonation par plusieurs moyens :
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décarboner les BTC des utilsateurs,
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privilégier l'achat de crypto-monnaies à faible impact,
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ré-investir une partie des revenus générés dans des projets de décarbonation (par défaut, le seuil est de 15 % des revenus qui vont à l'élimination du carbone).
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Inspirer et créer les services financiers de demain et décupler le rendement de l'épargne grâce à la DeFi : avec cette offre d'épargne innovante, Yuzu veut démocratiser l'utilisation de la finance verte et lutter contre le green-washing, développer des projets de décarbonation made in France et s'appuyer sur les possibilités de la finance décentralisée pour innover. Si la start-up ne semble pas viser les aficionados des cryptos, elle met surtout en avant une proposition de valeur axée sur la compensation carbone et sur le rendement.
MISE EN PERSPECTIVE
- Avec l'accroissement constant de la prise de conscience écologique ces dernières années, et plus particulièrement en cette période de COP27 en Egypte, les fintech dans le domaine de la crypto sont dans une position de plus en plus difficile vis-à-vis de l'empreinte carbone désastreuse générée par cette activité. Certaines fintech en font donc leur point d'ancrage et tentent de revitaliser l'idéal libertaire du monde crypto. C'est le cas de Sweep qui veut mettre de l'éco-responsabilité dans les portefeuilles d'investissement.