Retour d'expérience : Memo Bank se voit en banque européenne des PME
Avec la crise qui a rattrapé le secteur des valeurs tech et du monde de la finance, la rentabilisation du modèle est devenu un objectif clé pour les fintech. Lancée il y a 5 ans, alors que les PME n'étaient encore que peu et mal adressées par les banques traditionnelles, Memo Bank s'est fixé pour ambition de réinventer une offre bancaire taillée sur mesure pour les PME de plus d'1 million d'euros, en s'appuyant sur un modèle très spécifique qui pourrait dégager de la rentabilité dès 2024.
LES FAITS
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Memo Bank ne se définit pas comme une néo-banque ou une FinTech mais bien comme une véritable banque. Elle s'appuie en cela sur sa spécificité, d'être le seul groupe bancaire français indépendant à avoir obtenu une licence bancaire d'établissement de crédit depuis 50 ans.
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Ce statut lui permet de proposer à ses clients un large éventail de services, comme un compte courant, des crédits, des moyens de paiement, des virements groupés, l’accès aux IBAN ou encore le suivi de mandats de prélèvement.
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Son cœur de cible : les PME réalisant plus d'un million d'euros de chiffre d'affaires. Une cible délaissée par les banques traditionnelles car elles représentent trop d'investissements compte tenu de la rentabilité attendue. En moyenne, les clients de Memo Bank réalisent entre 4 et 5 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel et comptent une quinzaine d'employés.
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La banque emploie 65 salariés. Elle devrait procéder à une nouvelle levée de fonds d'ici 2024. Memo Bank revendique aujourd'hui 300 clients, et vise la rentabilité en 2024 avec plusieurs milliers de clients.
ENJEUX
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Plus de réactivité au service de ses clients : Memo Bank a développé en interne un Core Banking System, l'architecture informatique qui constitue le cœur du réacteur des activités bancaires, avec un seul mot d'ordre : plus de rapidité et de fluidité pour ses clients. Memo Bank est en capacité de proposer les virements instantanés et les virements classiques, en étant participant direct à STEP2 développé par l'EBA Clearing, ce qui a également l'avantage de réduire les coûts en diminuant les intermédiaires.
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Des banquiers sur le terrain : La néobanque mise sur la relation client, avec des chargés d'affaires disponibles sur le terrain et à distance. Tandis que pour les opérations du quotidien, comme toutes les néobanques, Memo Bank mise sur le selfcare. Pour rendre les process encore plus efficaces, la start-up a lancé en août une API permettant aux PME d'automatiser certaines opérations, sans avoir à passer par l'espace client.
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Des ambitions européennes : Son ambition est de devenir la première banque européenne des PME, car aujourd'hui il n'en existe pas réellement. Pour atteindre cet objectif, Memo Bank étoffe la gamme de ses services bancaires et les met aux standards de ce que les acteurs technologiques, mais aussi les grands acteurs traditionnels sont capables de proposer à leurs clients. Depuis peu, Memo Bank permet à ses clients de recevoir des virements internationaux hors zone SEPA, grâce à un partenariat avec JPMorgan.
MISE EN PERSPECTIVE
- Le segment des entreprises est de plus en plus investi par les banques, mais également par les fintech.
- Qonto et ses ambitions européennes, qui ont poussé la néo-banque à opérer le rachat de la banque allemande Penta
- Crédit Agricole, qui vient de lancer deux nouvelles offres adressées aux professionnels (entrepreneurs individuels et indépendants) : Propulse by Crédit Agricole et LCL Essentiel Pro, en plus de sa néo-banque pour les professionnels, Blank.
- Au-delà des services de la banque classique, de nombreux acteurs tentent de s'attirer cette clientèle en déroulant une offre relative aux services de gestion qui peuvent découler de la prestation de services financiers. C'est le cas de Fintecture ou de Pennylane ou encore de Libeo.