Credix organise le financement des prêts grâce aux stablecoins

Une FinTech belge, baptisée Credix, porte de vastes ambitions sur le marché du crédit adossé aux crypto-assets. Elle adresse son offre aux pays émergents et plus particulièrement à leurs sociétés de crédit locales. Elle envisage en effet de les mettre en relation avec des investisseurs en crypto-actifs afin de renouveler les sources de financement. Un pari risqué en apparence mais tablant sur l'infrastructure des stablecoins pour disrupter les véhicules traditionnels d'investissement.

LES FAITS

• Credix porte une offre inédite sur le marché du crédit. Sa promesse ? Organiser le marché des capitaux d'emprunt comme une Blockchain, en s'appuyant sur les crypto-monnaies.

• Elle table pour cela sur une plateforme de crédit de nouvelle génération développée par ses soins, mettant en relation les investisseurs institutionnels et les prêteurs finaux (FinTech et prêteurs non bancaires).

• Les financements sont tracés sur la chaîne de l'USDC (stablecoin basé sur le dollar américain), grâce à des contrats intelligents et transparents.

• Crédix travaille déjà avec différentes entreprises : A55 (spécialiste du revenue based financing), Tecredi (prêts automobiles), Descontanet (financement des PME), Provi (prêts étudiants), Adiante (financement des PME) et Divi Bank (financement SaaS). Toutes ont levé un financement par emprunt sur Credix.

• Côté investisseurs, Rockaway & MGG Investment Group sont désormais des fournisseurs de liquidités sur la plateforme. Des souscripteurs spécialisés comme Almavest, Addem Capital et Cauris les ont par ailleurs rejoints pour fournir du capital.

• Credix fait état d'une croissance déjà importante pour ses activités. A peine lancée, la FinTech estime ainsi avoir permis de financer pour 23 millions de dollars de prêts actifs en seulement six mois.

ENJEUX

• Un pont entre la DeFi et les actifs du monde réel : Credix présente un nouveau modèle d'utilisation des crypto-actifs dans le monde réel. Loin du Métavers, la FinTech cherche a étendre les usages et la légitimité des crypto-actifs dans l'économie, comme une alternative concrète à des problématiques spécifiques (ici, le financement des prêts).

• Conquérir l'Amérique du Sud : Credix a déjà débuté son activité au Brésil. Elle entend se déployer par étape en commençant par les territoires d'Amérique du Sud, du Mexique et de la Colombie en particulier. Credix espère financer pour 100 millions de dollars de prêts d'ici la fin d'année.

• De nouveaux fonds levés pour réaliser ses ambitions : 11,3 millions d'euros ont été levés en Série A auprès de Motive Partners Early Stage Fund et de ParaFi Capital, avec la participation de Valor Capital, Victory Park Capital, MMG Investment Group, Circle Bentures, Abra, Fuse Capital, Claure Group et le business angel Ricardo Villa Marina.

MISE EN PERSPECTIVE

• L'Amérique du Sud est un continent qui apparait comme mature pour le développement de services innovants basés sur les crypto-actifs. Une étude de Mastercard estimait ainsi récemment que 51 % des consommateurs en Amérique latine avaient déjà effectué une transaction avec des crypto-monnaies. Plus d’un tiers déclarait par ailleurs avoir eu recours aux stablecoins comme moyen de paiement.

• Face à l'inflation galopante des monnaies locales (et notamment de leur peso officiel), les Argentins ont même trouvé dans les crypto-monnaies des valeurs refuges. Le pays compte de nombreux travailleurs préférant finalement recevoir leur salaire en crypto-monnaies ; 60 % de la population estime que le bitcoin serait en mesure de maintenir la valeur de leurs économies durant une période de deux ans. 

• La plate-forme d'e-commerce brésilienne Mercado Libre vient d'annoncer le lancement au Brésil de Mercado Coin, sa propre crypto-monnaie. Dans ce contexte porteur, l'offre de Credix devrait trouver sa place.