Crédit Mutuel Innovation accélère dans ses investissements aux start-up

Crédit Mutuel Innovation, la filiale spécialisée dans les investissements en capital-risque de Crédit Mutuel Equity, vient d'annoncer son intention de doubler ses investissements en faveur de l'accompagnement des start-up innovantes. Son action se concentrera sur les secteurs de la deeptech, de la santé et du numérique, loin de la FinTech donc. La filiale de la banque cherche à se faire une place auprès des plus gros acteurs de ce marché, tout en misant sur sa différence, pour proposer aux start-up un accompagnement sur mesure dans le temps. Une initiative bienvenue dans le contexte actuel.

LES FAITS

• Crédit Mutuel Innovation a l'intention de doubler sa capacité d’investissement pour accompagner les start-up innovantes. Elle portera ainsi ses capitaux propres à 500 millions d'euros, contre 250 millions actuellement.

  • Un objectif fixé à moyen terme

  • 50 millions d'€ d'investissements débloqués chaque année à partir de 2024

  • Ticket moyen : 5 millions d'euros. 

  • Horizon de sortie moyen : 7 à 9 ans

• La filiale du groupe bancaire entend mobiliser ses investissements sur des séries A et B, soutenant l'émergence d'acteurs innovants sur les secteurs de la deeptech (ultra-innovation), de la santé et du numérique. Crédit Mutuel Innovation s'est d'ailleurs organisé en trois pôles, dédiés chacun à ces trois verticaux.

• Elle fait intervenir des investisseurs spécialisés sur le territoire, à Paris mais aussi à Lyon, Nantes et Marseille, afin de couvrir l'ensemble du territoire français. 

ENJEUX

• Affirmer son positionnement en tant que soutien financier de l'innovation en France : le portefeuille actuel de Crédit Mutuel Innovation est composé de 40 entreprises innovantes, réparties au tiers sur ses trois secteurs de prédilection. On y retrouve par exemple Implicity (spécialisée dans la télésurveillance cardiaque), Latitude (dans le secteur spatial) et Neobrain (dans les ressources humaines).

• Crédit Mutuel Innovation veut accélérer le financement sur ces secteurs et affirmer ainsi sa différence sur un marché du financement des start-up plutôt en berne depuis des mois. La banque entend s'imposer à moyen terme comme une référence de ce type d'investissements en France, et comme un moteur de l'innovation sur les marchés ciblés. Mais le groupe n'exclut pas non plus de déployer des capitaux à l'étranger. Autre axe de différenciation : s'adapter au rythme de croissance de chaque start-up pour proposer à chacune un horizon financier différent, au lieu d'imposer un exit forcé à une date limite.

MISE EN PERSPECTIVE

• Parmi les nouveaux investissements réalisés par CMI, on trouve notamment une participation en mai au tour de table de 25 M€ de Worldia, une agence de voyages en ligne. Elle a aussi récemment financé une partie de la levée de fonds de 20 M€ de Glopal, un logiciel d'e-commerce dédié au montage de sites internationaux pour les grandes marques.

• Sur ce marché, d'autres banques sont aussi parties à l'offensive, comme c'est le cas de la filiale BNP Paribas Développement, qui est devenue ces dernières années le 6ème investisseur le plus actif en France, derrière des acteurs comme Bpifrance (en première place), Kima Ventures ou Eurazo.

• En parallèle des actions de CMI, Crédit Mutuel Arkéa s'est engagée dans une profonde restructuration de son portefeuille de FinTech il y a quelques mois. Ainsi, après avoir traversé une phase de boulimie pour des FinTechs en enchainant les rachats ou prises de participation dans Leetchi, Grisbee, Linxo, Younited Credit, Pytheas Capital Advisors, Yomoni ou Budget Insight, Crédit Mutuel Arkéa s'est finalement retiré d'un certain nombre d'entre elles, comme Budget Insight, Leetchi, MangoPay et Pumpkin.