Spareka prime l’auto-réparation comme nouvel argument de vente
Spareka, start-up spécialisée dans la vente de pièces détachées et la réparation d'appareils d'électroménager par visioconférence, lève en série B de 11 millions d'euros et revendique un chiffre d'affaires de 10 millions d'euros en 2022.
LES FAITS
-
Spareka vient de conclure une levée de fonds en série B de 11 millions d'euros avec Demeter (actionnaire historique) et un nouvel arrivant, la Banque des Territoires.
-
En 2020, Spareka avait déjà levé 5 millions d'euros quelques jours avant le confinement.
-
Spareka développe une marketpkace de pièces détachées pour l'électroménager et une offre de visioconférence pour aider les particuliers à réparer eux-mêmes leurs appareils.
-
Spareka a annoncé ses résultats 2022 :
-
Un chiffre d’affaires 10 millions d'euros en 2022
-
Une croissance de 166 % sur la partie marketplace et de 128 % sur les visioconférences (modèle de commission).
-
-
La startup travaille avec une trentaine de techniciens, mettant en lumière la visioconférence avec l'argument suivant : « Un professionnel fait quatre déplacements par jour. Avec la visioconférence, il peut en faire une dizaine »
-
Spareka prévoit de se lancer en Allemagne et en Espagne cette année après son entrée au Portugal avec Leroy Merlin.
ENJEUX
-
Un contexte règlementaire favorable : boostée notamment par la loi Agec, dite loi anti-gaspillage, la startup devrait bénéficier d'un fonds de réparation qui prendra en charge jusqu'à 25 euros pour la réparation des appareils électroniques et électroménagers lors des déplacements du technicien jusqu'au S2 2023.
-
Miser sur les partenariats pour atteindre la rentabilité : si la startup n'est pas encore rentable, elle dépend de plus en plus de partenariats avec des distributeurs ou des fabricants. Après le partenariat historique avec Leroy Merlin, la startup compte également sur Cdiscount, Electro Dépôt et des industriels comme Hisense et Polti.
-
Une prise de conscience des ménages : les particuliers ont compris qu'ils pouvaient réparer leurs appareils facilement et à moindre coût. Du côté des constructeurs et des distributeurs, la réparation est désormais un argument de vente à mettre en avant.
MISE EN PERSPECTIVE
-
La loi anti-gaspillage est une réelle opportunité pour la startup, elle oblige les fabricants à créer un « indice de réparabilité », qui est une note sur 10 affichée sur les appareils électroménagers (aspirateurs, lave-vaisselle, lave-linge) pour déterminer leur réparabilité. Par ailleurs, pour encourager "l'esprit" de réparabilité en France, la startup a également créé une chaîne YouTube (243 000 abonnés) avec plus de 1 200 tutoriels. Selon l'Ademe, seuls 40% produits électriques et électroniques défectueux sont aujourd'hui réparés.
-
Fnac Darty défend aussi avec ferveur le score de durabilité. A l'occasion de son cinquième baromètre du service après-vente, Fnac Darty avait mit en avant son score de "durabilité" accordée à tous les produits vendus par le groupe, guidant désormais sa stratégie pour devenir "le premier atelier de réparation en France".
-
Mais l'intensité concurrentielle dans ce domaine se durcit de jour en jour, à l'instar de SOS Accessoire ou la PME DPDO Distribution éditant le site WeRepair (pièces détachées). Ce dernier s'est également positionné pour la visioconférence après avoir racheté la startup Pivr à l'été 2022.