Société Générale et Crédit du Nord fusionnent et se réorganisent

Société Générale vient d'officialiser sa fusion avec Crédit du Nord. Derrière la formation d'une nouvelle banque de détail capable de couvrir la France se cache une nécessaire rentabilisation et des suppressions de postes. 

LES FAITS

• Les partenaires sociaux de Société Générale vont pouvoir étudier, à partir d'aujourd'hui, la proposition émise par la banque quant à la réorganisation de son réseau.

• Au programme, la fusion attendue de la banque historique avec l'enseigne Crédit du Nord, et ses conséquences. Société Générale table ainsi sur : 
  • la suppression de 3 700 postes d'ici 2025, 
  • la réduction du réseau d'agences des deux enseignes (passant de 2 100 à fin 2020 à 1 450) et leur ouverture sur des horaires élargies, 
  • la fermeture de 11 des 24 sites de back-office et de traitement des opérations bancaires.

• La banque précise que cette réduction d'effectifs se fera naturellement et sans licenciements secs avec 1 500 départs prévus par an d'ici 2025. A cette date, le nouveau groupe devra compter 25 000 collaborateurs au total, capables de servir 10 millions de clients.

• Parallèlement, Société Générale prévoit d'augmenter de 15 % le nombre de ses conseillers à distance. Des investissements dans les technologies d'Intelligence Artificielle sont aussi prévus.

• La réorganisation de Société Générale est aussi régionale. La France sera ainsi divisée en 11 régions couvertes par des sièges régionaux engagés dans le développement des territoires (Ile-de-France Nord, Ile-de-France Sud, Nord, Est, Ouest, Centre, Sud-Ouest, Lyonnais, Savoie, Occitanie et Sud-Est). La marque nationale du nouveau groupe sera ainsi associée à des dénominations régionales tablant sur les marques actuelles du groupe Crédit du Nord ou sur des mentions géographiques.

ENJEUX

• Une entité unique et réactive... : L'objectif phare de cette fusion est tournée vers la création d'une entité unique. Il n'existera plus qu'une marque principale, une banque, un seul réseau, un système informatique et un siège social. L'objectif est ici de favoriser les circuit-courts pour les prises de décision.

• ...au service du territoire : Société Générale insiste néanmoins sur son ambition régionale, avec la création d'un nouveau système de marques : une marque nationale à des dénominations régionales qui s’appuieront sur la majorité des marques du groupe Crédit du Nord (Crédit du Nord, Courtois, Tarneaud, Laydernier, SMC) ou sur la mention d’une géographie; un maillage territorial de 1450 agences assurant le maintien dans les mêmes villes qu’aujourd’hui; des capacités de décisions accrues au niveau local pour renforcer la rapidité de la décision et la satisfaction clients.

• Des engagements RSE pour couvrir une rentabilisation : L'ancrage local du nouveau groupe bancaire s'accompagne d'un engagement social et environnemental renforcé. Société Générale communique en ce sens largement sur son ambition de réduire ses effectifs dans une logique responsable et surtout, non contrainte pour ses actuels collaborateurs. Quelques 100 millions d’euros seront par ailleurs consacrés à la formation et l’accompagnement des salariés dans leur mobilité interne. Mais l'objectif est bien financier puisque la banque historique présentait déjà les contours de son projet en septembre 2020, avec l'objectif de réduire ses coûts de 450 millions d'euros d'ici 2025.

• Une transformation numérique aboutie : Société Générale table sur 30 % de ventes via les canaux numériques d'ici 2025, parachevant ses efforts en matière de transformation numérique.

MISE EN PERSPECTIVE

• La fusion juridique de Société Générale et Crédit du Nord devrait intervenir au 1er janvier 2023.

• D'ici là, Société Générale mène différents projets de fond pour réussir sa réorganisation. Outre cette fusion avec Crédit du Nord, la banque historique travaille en effet à la mutualisation de son réseau de DAB avec d'autres enseignes françaises.

• Elle signait par ailleurs un partenariat avec Tenemos pour parachever sa transformation numérique en juillet dernier, soulignant une stratégie globale tournée vers la modernisation et la rentabilisation.