Revo simplifie l’octroi du crédit conso en magasin
Avec la montée en puissance des Big Data, plusieurs FinTech cherchent à élargir les critères traditionnels d’octroi de crédit et donc à affiner les outils traditionnels de scoring. C’est ce que propose Revo, une FinTech russe spécialisée dans le crédit à la consommation, qui agrège un grand nombre de bases de données pour prêter « instantanément » à ses clients.
Lancée en 2012, la FinTech russe a annoncé avoir reçu 2,5 M de demandes de crédits (avec un taux d’acceptation de 60 %) et octroyé plus de 5 Mds de roubles (70 M€). Forte d’une récente levée de fonds de 20 M$, la FinTech propose une nouvelle offre de crédit instantané, dans 2 300 magasins russes.
Le client peut souscrire son prêt avant le passage en caisse. Pour ce faire, il renseigne uniquement ses coordonnées (nom, numéros de téléphone et passeport) sur une tablette dédiée. Revo s’appuie alors sur une grande quantité de bases de données, dont le contenu est agrégé et analysé par ses algorithmes pour évaluer la capacité de remboursement du demandeur. Le processus de souscription prend ainsi moins de 2 minutes ; et il suffit de 5 secondes pour obtenir une réponse. Si celle-ci est positive le client pourra récupérer immédiatement ses achats et c’est la FinTech qui se charge du paiement au marchand.
Revo s’est associée avec les principales enseignes nationales de vêtements, chaussures et articles pour enfants, pour permettre aux consommateurs de financer leurs achats en points de vente. Elle cible les achats du quotidien, avec un emprunt moyen de seulement 6 000 roubles (85 euros). Le risque est donc très limité. La jeune pousse promet des taux attractifs allant de 5 à 10 % et espère atteindre la barre des 5 millions de prêts d’ici fin 2018.
Notre Analyse : Les techniques alternatives de scoring se diversifient
Le Big Data et les réseaux sociaux ont bouleversé les méthodes traditionnelles des établissements de crédit. De nombreuses FinTech n’hésitent pas à analyser le comportement de leurs clients sur Internet pour estimer s’ils sont capables ou non de rembourser un nouvel emprunt.
Si en France l’exploitation des données est très encadrée, certains acteurs du crédit testent ces méthodes alternatives dans leurs filiales basées à l’étranger. C’est le cas de Cetelem qui se base sur le comportement d’achat de ses clients au Brésil. Ou encore Sofinco, qui utilise dans sa filiale allemande des agrégateurs pour analyser les six mois de relevés de compte des demandeurs et l’évolution de leurs revenus et charges afin de déterminer leur solvabilité.
Pour sa part, Revo analyse de nombreux indicateurs contenus dans les bases de données des opérateurs mobiles, des comptes de réseaux sociaux et bien sûr auprès des credit bureau. Elle peut ainsi cibler un public jeune ou peu bancarisé.