Paylib se lance dans le paiement peer to peer
Avec une stratégie sensiblement différente de celle de ses concurrents, le service de paiement mobile qui réunit les grandes banques françaises, s’apprête à ajouter une corde à son arc en introduisant le peer to peer dans le paysage hexagonal du paiement.
Le « wallet français » vient de se positionner sur le P2P avec le lancement d’une nouvelle fonctionnalité de transfert d’argent. Elle devrait s’ajouter aux services de paiement en ligne et en magasin que propose déjà Paylib.
Concrètement, pour transférer de l’argent, l’utilisateur devra se rendre sur la rubrique « Paylib entre amis » puis choisir le montant et le numéro de téléphone du bénéficiaire. En back-office, ces informations sont vérifiées et liées au numéro d’Iban correspondant par la Stet. Ce dernier est par la suite envoyé à la banque concernée pour qu’elle puisse opérer le virement.
BNP Paribas devrait offrir le service P2P à ses clients au printemps, les autres banques du consortium le proposant, quant à eux, dans le courant de l’été. Pour le projet pilote les transferts d’argent prendront entre 24 et 48 heures. Mais à partir de novembre prochain, les virements se feront en une dizaine de secondes seulement, respectant le cahier des charges du SCTinst.
Mise en perspective : Les banques françaises entrent dans la bataille du P2P
Le peer-to-peer n’est pas un phénomène nouveau et les applications mobiles permettant les paiements de personne à personne sont nombreuses et en plein essor. De nombreux acteurs se sont positionnés sur ce segment, à l’image de Facebook Messenger qui a introduit son service de transfert d’argent entre amis via PayPal, il y a quelques mois. Ou encore Apple qui a lancé Apple Pay Cash peu de temps plus tard. WeChat Pay est un autre exemple intéressant en raison de son succès. Les transferts d’argent peer-to-peer par mobile sont littéralement entrés dans les mœurs des chinois. Mais le marché français a mis plus de temps à décoller, à l’exception de certains marchés de niche : à titre d’exemple, Lydia a conquis 1,4 million de clients en 2017 (majoritairement des étudiants) et a vu le nombre de ses transactions tripler sur la même période.
Devant cette forte tendance et pour contrer l’arrivée des services américains et chinois, les banques françaises passent à l’offensive. C’est dans ce contexte que le consortium prépare un système P2P interbancaire par l’intermédiaire de Paylib. Les banques connaissant déjà les numéros de téléphone et les IBAN des utilisateurs, elles comptent se différencier grâce à un parcours client optimisé et grâce à l’implémentation du virement instantané. Ce dernier argument reste pourtant peu visible pour le client final qui bénéficie déjà de l’instantanéité via les comptes de paiement comme Lydia.