Observatoire des Paiements Avril 2023
Les faits marquants du mois
STRATEGIE – Les banques réagissent et créent des alliances pour s’imposer dans le paiement
- FRANCE – Société Générale travaille avec Lemonway pour adresser les besoins des marketplaces
- FRANCE – Crédit Agricole et Worldline veulent créer une joint-venture dans le paiement
- EUROPE – EPI se relance et annonce le rachat de Payconiq et iDEAL
Les banques européennes bénéficient de longue date d’une forte implantation sur le marché des paiements, qu’elles ont vu peu à peu remise en question par des concurrents variés, que ce soit Visa et Mastercard, qui prennent le pas sur les schèmes nationaux, ou encore Apple Pay qui monopolise la relation client. D’où cette contre-attaque des banques par deux stratégies bien distinctes. La première consiste à travailler main dans la main sur le projet EPI, qui vise à promouvoir une alternative à la carte, interopérable en Europe, en s’aapuyant sur l’infrastructure du virement instantané. La seconde à nouer directement des partenariats avec les prestataires de services de paiement (PSP). Pour étendre son champ d’action, comme dans le cas du Crédit Agricole avec Worldline ou la Société Générale avec Lemonway. EPI prévoit à fin 2023, un portefeuille numérique pour les paiements de personne à personne, qui sera déployé en phase pilote auprès des premiers utilisateurs en France et en Allemagne, avant un déploiement commercial courant 2024. Les utilisateurs pourront transférer de l'argent d'un compte bancaire à un autre, en quelques secondes. Cette option sera proposée en complément des virements traditionnels via l'application bancaire du client ou une application EPI dédiée sur son mobile. Les paiements des artisans, puis les paiements en magasin seront la dernière étape du déploiement, en 2025.
LUTTE CONTRE LA FRAUDE – La sécurité, un enjeu toujours clé qui rapproche identité et paiement
- EUROPE – Altme conforme pour gérer l'identité numérique des Européens et stocker leurs cryptos
- FRANCE – Cybermalveillance.gouv.fr et Mastercard lancent le "Fraude Fight Club"
- FRANCE – BNP Paribas noue un partenariat avec Worldline pour réduire la fraude IBAN
- EUROPE – MiCA : le nouveau règlement européen sur les cryptoactifs est adopté
Le rôle de la cybersécurité dans le secteur des paiements numériques est devenu essentiel, face à l’explosion de l’e-commerce pour les entreprises ou les particuliers. La pandémie de la COVID-19 a stimulé les paiements digitaux, mais aussi les cyberattaques contre l’e-commerce, qui ont augmenté dans le monde entier : elles ont quadruplé aux États-Unis (The Hill) ; en Espagne, les fraudes par phishing ont augmenté de 70% (La Vanguardia) ; en France, plus de 80% des organisations ont fait face à une cyberattaque aboutie (Comparitech) ; et 50% des entreprises anglaises ont subi des cyberattaques (ICEX). Mais les fraudes ne s’arrêtent pas qu’à l’e-commerce, selon une étude BlueSecure, 2 entreprises sur 3 seraient victimes d'une fraude IBAN en 2021, dont 25 % pour lesquelles la fraude est avérée. Alors que les individus étaient auparavant ciblés, les cybercriminels ciblent désormais les organisations. Face à ces enjeux, le secteur doit se renforce sur des méthodes de sécurisation des paiements, comme la tokenisations des cartes, le protocole 3D Secure, mais aussi via la formation (et la communication) sur les risques de fraude. Les réflexions sur la mise en place d’une identité numérique sont également en cours. Dans le cadre de cette effervescence européenne, les projets de paiement et d’identité digitales ne cessent de se rapprocher.