Ma French Bank en vue au printemps 2019
La Banque Postale précise ses plans pour Ma French Bank. La filiale devrait être lancée au printemps prochain et rapidement étendue avant l’été, via une commercialisation au sein des bureaux de poste. Objectif prioritaire : capter une clientèle jeune, séduite par le modèle des néo-banques.
Lors d’une interview aux Echos, Rémy Weber a donné plus d’informations sur ses projets relatifs au lancement de Ma French Bank. La création de cette filiale répond avant tout à la nécessité pour La Banque Postale de capter des clients jeunes. La banque compte en effet deux fois plus de clients de plus de 75 ans que la plupart de ses concurrents, ce qui lui impose un rythme de conquête très élevé pour compenser la perte estimée à 100 000 clients en 2017.
Première étape, Ma French Bank sera lancée en ligne au printemps prochain ; elle sera ensuite proposée dans 2 000 bureaux de poste avant l’été.
Côté offres, elle proposera d’emblée une large gamme de services, parmi lesquels du crédit à la consommation et du crowdfunding, aidée en cela par sa filiale KissKissBankBank. Son objectif de captation est d’un million de clients d’ici à 5 ans. Sur 1,5 milliard d’euros investis dans sa transformation digitale en 5 ans, la banque estime qu’elle consacrera 100 millions d’euros à Ma French Bank.
Notre analyse - Une néo-banque différente ?
Alors que les néo-banques sont légion en France, La Banque Postale ne se précipite pas pour lancer sa filiale, qu’elle souhaite à tous points de vue différente. Première spécificité : l’étendue de l’offre. Pour La Banque Postale c’est une clé pour la fidélisation de ces nouveaux clients. Autre spécificité, Ma French Bank ne cassera pas les prix ; le modèle économique envisagé repose donc sur des services tarifés à un juste prix et une large gamme d’offres pour rentabiliser l’acquisition clients. Enfin, La Banque Postale mise sur son réseau pour ce lancement ; l’offre pourra donc aussi bien être souscrite en bureau de poste qu’en ligne. Une spécificité qu’elle partage cependant en France avec Orange Bank (dont l’essentiel des ouvertures de comptes s’est fait en boutique Orange, contrairement à ses attentes) ou encore Nickel, dont le réseau de buralistes fait en grande partie la force.
Ma French Bank va donc continuer de porter la différence affirmée par le groupe, même si ce dernier se transforme à grande vitesse. Ce sont désormais 25 % de son chiffre d’affaires qui proviennent de ses nouvelles activités : banque privée, crédit à la consommation, gestion d’actifs, banque des entreprises et assurance. Autre gros changement en perspective : l’intégration d’ici 2020 de CNP Assurances, qui devrait rapporter près de 6 milliards d’euros de fonds propres à la banque ; de quoi consolider ses positions et soutenir cette transformation.