Lunchr s’introduit sur le marché du titre-restaurant
La start-up française s’était lancée avec l’objectif de désengorger les files d’attentes à l’heure du déjeuner grâce à une application de commande de repas. Aujourd’hui, elle change de dimension et s’attaque au marché du titre-restaurant. Lunchr passe du BtoC à la FinTech BtoB avec le lancement d’une carte de paiement en partenariat avec Mastercard.
Lancée en 2017 par le fondateur de la solution de publicité digitale Teads, Lunchr s’était initialement positionnée comme un facilitateur de prise de commandes pour le déjeuner. Forte d’une levée de fonds et de premiers résultats positifs (10 000 commandes en six mois), la jeune pousse se positionne désormais sur un nouveau marché.
Concrètement, la nouvelle carte bancaire sera adossée à l’application mobile existante et permettra aux employés de payer dans plus de 180 000 établissements français (restaurants, boulangeries et supermarchés). L’application permettra quant à elle de gérer le solde et la carte, de rechercher des restaurants, précommander et pré-régler les repas, mais aussi de bénéficier de remises grâce à l’option de commande groupée.
Le business model de la FinTech repose sur les commissions liées à l’utilisation de la carte. Les entreprises clientes seront facturées à chaque recharge de la carte. Quant aux restaurants, une commission de 5 % sera prélevée pour les paiements effectués via l’application et la carte.
Mise en perspective : Une association inédite, entre prise de commande et paiement en TR
La commission nationale des titres-restaurant (CNTR) vient de célébrer les cinquante ans de ce titre spécial de paiement. Bien qu’il se soit imposé durant toutes ces années, son passage à l’heure du numérique s’est avéré plus long que prévu : sur les 4 millions de salariés utilisant le titre-restaurant, seulement 30 % s’en servent avec une carte ou une application mobile dédiée. Lunchr espère changer la donne en abordant le marché avec une approche inédite. Car cette dématérialisation est aussi une opportunité inespérée pour les nouveaux entrants, sur un marché de près de 6 milliards d’euros, très réglementé et jusqu’ici très fermé.
Pour s’y introduire, la start-up table sur sa solution digitale, qui associe prise de commande à distance et paiement en titre-restaurant : une combinaison jusqu’ici inédite. Outre la simplicité du parcours qu’elle propose, elle apporte une dimension sociale à travers des fonctionnalités communautaires, telles que l’organisation de repas par collègues ou avec des salariés d’entreprises voisines. La jeune pousse compte une centaine d’entreprises parmi ses clients soit environ plus de 2 000 employés mais vise une croissance rapide (50 000 collaborateurs et 30 M€ d’émission en 2018).