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  • ESG/RSE
  • France

Le Crédit Mutuel pousse plus loin l'engagement avec son dividende sociétal

Crédit mutuel; maif; dividende sociétal; rse

Le Crédit Mutuel Alliance Fédérale a annoncé que la banque consacrera désormais 15 % de son bénéfice net à des actions de RSE, via la création de ce que la banque appelle un dividende sociétal. Dans la même mouvance, la MAIF a annoncé pour sa part la création d'un dividende écologique, dédié à la lutte contre le changement climatique. Ces deux annonces, de la part de deux sociétés à mission, montrent à quel point l'engagement concret des entreprises est devenu incontournable. Et comment l'orchestration de la communication sur ces sujets l'est tout autant.

LES FAITS 

  • Crédit Mutuel Alliance Fédérale, qui regroupe 14 des 18 caisses régionales du Crédit Mutuel, s'est engagé à consacrer chaque année 15 % de son résultat net à des actions de RSE, ce qui représenterait 500 millions d'euros au titre des résultats de 2022 et pourrait de fait porter ce montant à 2 milliards d'euros sur 5 ans.

  • Ce dividende sociétal fait écho à la demande d'Oxfam France, en 2020, d'inclure une part des bénéfices revenant aux actionnaires pour financer le changement écologique, social et climatique.

  • Ce dividende sociétal, distribué annuellement, sera consacré à trois types de projets :

    • La moitié est dédiée au « Fonds pour la Révolution Ecologique et Solidaire ». Une dizaine de personnes travailleront dans ce fonds. 

    • 35 % du montant serviront à financer des services bancaires et d'assurance plus responsables, tels que des prêts éco-renouvelables à taux zéro à destination des clientèles fragiles.

    • 15 % du dividende sociétal financeront des actions de la Fondation Crédit Mutuel pour renforcer la relation client de la banque. Son budget de 6 millions d'euros par an passera à 75 millions.

ENJEUX 

  • Préempter la communication sur l'engagement sociétal, en s'appuyant sur une parfaite cohérence entre action et discours. La "force tranquille", c'est ce qui semble caractériser le Crédit Mutuel, qui creuse son sillon depuis des années sur ce sujet du développement durable, jusqu'au choix assumé et logique de devenir une entreprise à mission en 2020. "La banque qui appartient à ses clients" rappelle d'ailleurs opportunément que cette dernière décision de créer un dividende sociétal a été adoptée à l'unanimité par ses sociétaires et ses salariés. Et si les montants impliqués peuvent paraître faibles par rapport à d'autres initiatives bancaires, il n'en demeure pas moins que Crédit Mutuel s'affirme comme un précurseur en faisant le choix du dividende à la place d'un simple investissement.

  • Combattre le greenwashing et encourager les actions de lutte contre le changement climatique. Crédit Mutuel dit aussi vouloir montrer l'exemple et créer un mouvement d'ampleur parmi les entreprises. Nicolas Théry, se référant à une conjecture de l’économiste Jean Pisani-Ferry, qui estime qu’il faudrait 100 milliards d’euros par an pour financer en France la transition énergétique, affirme : "Si 199 autres entreprises de taille comparable à la nôtre font comme nous, cette enveloppe est réunie. Et c’est faisable". 

  • Répondre à la transition énergétique et à l'inclusion : ce dividende s'inscrit dans cette démarche d'investissement dans la transition énergétique et l'inclusion . Elle mettra notamment en place un fonds dédié aux investissements pour "changer les modèles de production".

MISE EN PERSPECTIVE