Le BNPL toujours dans le radar des autorités européennes
Compte tenu de l'engouement qu'il suscite et du risque potentiel de surendettement, plusieurs pays sont en train d'étudier de près les règlementations liées au Buy Now Pay Later (BNPL). Après le Royaume-Uni, c'est autour de l'UE de durcir les règles autour du BNPL.
LES FAITS
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Le texte européen sur les révisions de la directive sur le crédit à la consommation sera présenté en session plénière du Parlement européen avant les vacances d'été.
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Compte tenu de l'attractivité du BNPL, la quasi-totalité des autorités dans le monde craignent que certains consommateurs soient surendettés et ont décidé de mieux encadrer cette pratique.
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Au sein de l'Union Européenne, le BNPL sera bientôt mieux règlementée :
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Si les prêts inférieurs à 200 € ou les prêts d'une durée inférieure à 90 jours sont toujours exemptés de la directive sur le crédit à la consommation, ils seront pris en compte lors de la révision de la directive.
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Les prêteurs devront avoir besoin d'évaluer en profondeur la solvabilité des consommateurs.
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Les publicités devront évoquer les risques liés à l'emprunt et les taux d'intérêt peuvent être plafonnés pour éviter les abus.
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Quand la directive sera adoptée, chaque État membre sera libre de la transposer. Pour rappel en 2008, la France avait choisi d'être beaucoup plus stricte que la directive européenne.
ENJEUX
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Une meilleure étude de la solvabilité des consommateurs : les discussions sont toujours en cours à Bruxelles. Ils voulaient d'abord exclure les places de marché (comme Amazon) pour ne pas pénaliser les petits commerçants. Mais cette possibilité a finalement été écartée et la présidence suédoise du Conseil de l'Union veut clore le dossier rapidement, avec un vote en plénière au Parlement européen prévu avant les vacances d'été.
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Un impact sur l’expérience client : si la réglementation BNPL venait à changer, cela pourrait avoir un impact significatif sur la fluidité du parcours et par ricochet sur la rentabilité et l'attractivité du BNPL. Par exemple, si un client doit alors soumettre une fiche de paie, une partie des clients ne finaliseront pas leur achat en plusieurs fois. Le dilemme est alors de trouver un compromis qui ne détruise pas l'attractivité du produit pour les consommateurs et les distributeurs.
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Une pression sur la rentabilité du BNPL : les coûts opérationnels liés à l'analyse des risques et à la gestion financière, si deviennent les mêmes que celles du crédit à la consommation, alors les acteurs verront un réel impact négatif sur la rentabilité.
MISE EN PERSPECTIVE
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Au Royaume-Uni, les acteurs du BNPL sont strictement réglementés par le régulateur financier du pays, la Financial Conduct Authority. En février dernier, l'agence a déposé un projet de loi pour lancer une consultation publique sur les taux d'intérêt, les délais, l'information des consommateurs et l'analyse de crédit des consommateurs.
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Les autorités allemandes sont particulièrement préoccupées par le risque d'insolvabilité des jeunes de moins de 25 ans :
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50% des jeunes allemands ont déjà utilisé une solution de BNPL.
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Notamment dû à la simplicité du système intégré à la plateforme d'achat et apprécient la possibilité de commander et de retourner des vêtements en plusieurs tailles.
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Le problème est que 10% des jeunes oublient "souvent" de payer, et 3% "presque toujours", selon les recherches de la Schufa, l'organisme de crédit allemand.
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Près de 40% des jeunes déclarent également utiliser le BNPL pour des achats qu'ils n'ont pas les moyens de payer.
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