La Corée du Sud va stocker les cartes d'identité sur la blockchain
La Corée du Sud a la réputation d’être un pays toujours à la pointe de l’innovation. Il en fait de nouveau la preuve avec l'annonce de la mise en place prochaine d'un système de carte d'identité numérisé et stocké de manière décentralisée sur une blockchain. Une prouesse technologique liée notamment à l'avancée des outils de sécurisation des smartphones modernes.
LES FAITS
-
Le projet d'identité numérique présenté par l'agence nationale du numérique du gouvernement coréen devrait être lancé en 2024, et viser un marché potentiel de 45 millions de citoyens.
-
Après 2024, l’ID alimentée par blockchain remplacera les cartes d’identité des résidents coréens, servant de plate-forme numérique modulaire pour accéder à l’éducation, au travail et aux services financiers.
-
Les cas d'usage ne sont pas limités et d'autres domaines sont évoqués comme : l'accès aux soins de santé, le paiement des impôts, les transports, la demande de prestations à l’État, le transfert d’argent et même le vote.
-
Le gouvernement a confirmé que la solution utilisera des solutions d’identité décentralisée (DID).
ENJEUX
-
De substantielles économies : Les identifications numériques facilitent la vérification sur le Web, éliminant le besoin de codes d’authentification par texte ou prenant des photos d’identification papier. Selon le bureau du gouvernement numérique, ce plan pourrait permettre au pays d'économiser au moins 42 milliards de dollars, soit 3% du PIB, en valeur économique d’ici une décennie.
-
Un stockage complètement décentralisé : Ce nouveau format sera déployé sur une technologie blockchain, entièrement décentralisée. L’État, pourtant initiateur de ce projet, y perdra ainsi des privilèges de contrôle. Avec cette identité numérique, le gouvernement n'aura, par exemple, pas accès aux informations stockées sur les téléphones des citoyens, ni comment et quand cette identification est utilisée.
-
Asseoir une position avant-gardiste : La Corée du Sud est en train de devenir une puissance importante dans le domaine de la technologie. La possession de smartphones est estimée à plus de 88% en Corée du Sud - certaines sources affirmant que ce chiffre pourrait atteindre 95%. Elle est considérée comme leader dans tout ce qui concerne la blockchain et le métaverse.
MISE EN PERSPECTIVE
-
En août 2020, plus d’un million de Sud-Coréens avaient mis en place un permis de conduire alimenté par blockchain, qui fonctionne via l’application coréenne pour smartphone PASS. SK Telecom, KT et LG U+, les trois plus grands opérateurs de téléphonie mobile du pays, avaient conclu un accord leur permettant d’utiliser la plate-forme d’identification mobile du permis de conduire PASS, une idée originale de l’Agence nationale de police et de l’Autorité de la circulation routière.
-
Les banques, telles que la Woori Bank, ont également commencé à accepter les permis de conduire sur smartphone comme forme d’identification dans les succursales cette année.
-
Avec un accès facile aux services numériques, une monnaie numérique de banque centrale (CBDC) trouverait son intégration logique. Début 2020, la Banque de Corée (BoK) a lancé une unité de recherche dédiée à la CBDC. D’août 2021 à juin 2022, BoK a mené une expérience CBDC basée sur le cloud avec l’aide de son principal fournisseur de services Internet, Kakao, testant la faisabilité CBDC.
-
La Corée du Sud n’est pas le premier pays à se lancer dans un tel projet. L’Estonie, pays précurseur dans le domaine, a été rejoint par l'Allemagne dans la mise en place de services en ligne décentralisés.