La Banque Postale justifie la vente de Lendopolis par son engagement écologique

La Banque Postale concrétise aujourd'hui ses ambitions s'agissant de la revente d'une partie de sa filiale KissKissBankBank & Co. Elle annonce en effet la cession de Lendopolis, plateforme française de financement participatif régulée par l'Autorité des marchés financiers. Cette opération de démantèlement est justifiée, par La Banque Postale, par son soutien d'une politique plus large en matière d'engagement écoresponsable.

LES FAITS

• C'est désormais officiel, Lendopolis, filiale de KissKissBankBank & Co et donc propriété de La Banque Postale, rejoint Lendosphere, filiale du Groupe 123 Investment Managers.

• Cette opération est présentée comme un moyen, pour Lendosphere, de consolider l'offre et les équipes de Lendopolis. Les deux structures mettent en avant leur ambition de complémentarité, mais aussi d'européanisation de leurs offres sur le marché (notamment en Grèce, au Portugal et en Espagne).

• La Banque Postale ne table pas sur une rupture complète avec Lendopolis, précisant que les offres de la plateforme française de financement participatif seront toujours proposées aux clients bancaires et patrimoniaux de la banque. L’accord d’apport d’affaires mis en place avec La Banque Postale sera ainsi pérennisé.

ENJEUX

• Créer un géant du financement participatif : L'intégration de Lendopolis à Lendosphere est présentée comme une opération visant à créer un leader du financement participatif, en France mais aussi à l'échelle européenne. Lendosphere, avec Lendopolis, peut en effet désormais se targuer de rassembler quelques 100 000 investisseurs et cumuler plus de 600 millions d'euros investis pour la transition énergétique.

• Soutenir des engagements écoresponsables : Conforme à la tendance actuelle, La Banque Postale défend un positionnement écoresponsable pour ses activités. Le groupe vient d'ailleurs de publier son Rapport Climat & Nature pour souligner son engagement sur le thème. Or la création d'un leader du financement participatif, né de la fusion entre Lendopolis et Lendosphere, doit justement aussi permettre de soutenir le financement participatif dans la transition énergétique.

MISE EN PERSPECTIVE

• La Banque Postale rachetait KissKissBankBank en 2017, ponctuant des années d'étroits partenariats. L'objectif de ce rachat était alors de consolider des offres communes autour des nouveaux usages bancaires. La Banque Postale s'appuyait par la suite sur sa filiale pour parachever sa transformation citoyenne et souligner ses engagements responsables à plus grande échelle.

• Mais comme dans d'autres cas de rachat de structures alternatives par des groupes historiques, ce rapprochement se solde aujourd'hui par un échec. La Banque Postale cherche désormais à se concentrer sur ses activités de services bancaires traditionnels, concrétisant une décision stratégique annoncée en septembre dernier.

• La question de la rentabilisation des activités de Lendopolis représentait une problématique récurrente pour La Banque Postale, en dépit du fait que le marché du financement participatif représenterait environ 2 milliards d’euros collectés en 2023 (portés par des investissements environnementaux ou sociaux en majorité), selon le baromètre Mazars et l'association Financement Participatif France.