Google se prépare au rachat d'une FinTech japonaise
Face aux GAFA américains, des géants asiatiques dominent leur territoire et s'impose en couvrant une masse immense de population. Google fait pourtant fi de cette domination local en tentant par tous les moyens de déployer ses services en Asie.
LES FAITS
- La filiale de Google, Alphabet, envisage d’acheter la FinTech japonaise Pring à l’origine de services de paiements en ligne et mobile et d’une offre de transferts d’argent entre particuliers.
- Les trois principaux actionnaires de Pring étaient jusqu’ici Metaps, la société de logiciels Miroku Jyoho Service Co et Nippon Gas Co.
- Ils vendraient leur participation combinée, établie à 87% dans Pring, à Google.
- Le montant total de la transaction serait estimé entre 180 et 200 millions de dollars.
ENJEUX
- Consolider ses positions : Google opère son service de paiement depuis 2016 au Japon. Ce rachat lui permettrait néanmoins de prendre ancrage sur le marché des services financiers japonais, en pleine croissance.
- Payer son indépendance : Avec le rachat de Pring et son intégration au groupe Google, le géant du web ne serait plus obligé d’externaliser une partie du traitement de ses transactions.
- Déployer de nouveaux services : La concrétisation de ce projet de rachat permettrait à Google de proposer de nouveaux services de paiements et de transferts d’argent au Japon dès 2022. Le géant du web exporterait, selon certaines sources, ses services déjà déployés en Inde.
MISE EN PERSPECTIVE
- Contrairement aux idées reçues, le marché japonais des paiements est largement dominé par les espèces. Seul 30 % des paiements sont actuellement réalisés via des services électroniques.
- Or le gouvernement japonais voudrait voir augmenter la part des transactions électroniques à 40% minimum d'ici à 2025. Il avait pour cela notamment lancé, en octobre 2019, un système de récompense afin d’encourager les paiements par cartes. Une initiative ayant débouché sur une ruée vers les cartes de crédit.
- Pour un géant comme Google, désireux d’assurer une diversification réussie dans les services de paiements, le marché japonais représente une double opportunité :
- celle de conquérir une population encore mal équipée pour s’imposer sans être confronter à une concurrence bien établie,
- celle de s’ouvrir une nouvelle porte d’entrée sur le marché asiatique dans son ensemble.