Digit combine épargne et remboursement de dettes
L’application mobile d’épargne Digit intègre une nouvelle fonctionnalité, baptisée « Digit Pay », qui permet à ses utilisateurs de transférer automatiquement de l’argent depuis leur compte courant vers une cagnotte dédiée. Celle-ci sert au remboursement de dettes relatives à leur carte de crédit. Un service qui semble pertinent puisque 75% des Américains sont concernés.
Initialement, Digit est une application mobile dotée d’une fonctionnalité d’agrégation de comptes, dont le premier objectif est l’épargne intelligente. Cette fois, avec « Digit Pay », l’acteur permet à ses utilisateurs de se constituer une cagnotte destinée à rembourser plus rapidement l’encours de leurs cartes de crédit : chaque jour, de petits montants sont automatiquement transférés, au moment jugé le plus opportun, depuis leur compte courant vers un compte Digit et ce, en fonction des revenus et dépenses de chacun. Une fois par mois, le solde de cette cagnotte est transféré sur la carte de crédit enregistrée.
Les cagnottes de Digit présentent la particularité d’être disponibles à tout moment et de permettre aux clients d’effectuer des virements dès lors qu’ils ont besoin de leurs économies, évitant ainsi tout risque de découvert. En outre, chaque année, Digit assure un bonus de 1 % aux utilisateurs qui auraient épargné pendant trois mois consécutifs.
Les informations personnelles de chacun sont cryptées et stockées de manière sécurisée. Quant aux fonds détenus dans Digit, ils sont garantis par la FDIC à hauteur de 250 000 dollars.
Mise en perspective : Digit : un premier pas au-delà de l'épargne
La démarche de « secours » entreprise par Digit est en parfaite cohérence avec l’état actuel du marché du crédit aux Etats-Unis. En effet, le montant des dettes liées aux cartes de crédit s’élèverait à près d’1 milliard de dollars, soit un encours moyen de 17 000 dollars par ménage et 1 292 dollars d’intérêts chaque année. L’originalité de sa démarche est d’associer en amont l’épargne et le remboursement de crédit.
En France, des acteurs se sont penchés sur l’épargne de projet intelligente. Par exemple, le bot Bruno propose un dispositif d’épargne assez similaire via Facebook Messenger ; mais il se trouve vite limité car il est dépourvu de toute fonctionnalité de virement. L’argent est donc bloqué sur un compte temporaire. Cependant, avec l’évolution de la réglementation européenne (DSP2), les outils de gestion de budget et autres agrégateurs offrent de plus en plus la possibilité d’initier des virements vers d’autres comptes. Ils se positionnent progressivement comme des acteurs incontournables face aux banques traditionnelles, lesquelles s’équipent peu à peu (Société Générale, BPCE). L’exemple de Digit illustre l’une des voies de diversification que pourraient emprunter ces acteurs de l’épargne prédictive.