Diem, une nouvelle banque pour faciliter l'économie circulaire

LES FAITS

• (Carté) Diem est une énième néo-banque qui vient de faire son apparition sur le marché britannique. Elle se différencie pourtant radicalement de la concurrence par son approche très ciblée, entièrement dédiée à l'économie circulaire.

• Derrière son marketing des années 1980, se cache une offre bancaire de base associée à une plate-forme de revente d'objets d'occasion. Une proposition très originale sur le marché des offres bancaires "vertes". 

• Diem repose d'abord sur une structure relativement classique de néo-banque. Elle associe en effet une carte de débit à une application mobile de gestion, permettant d'accéder à différents services : gestion de compte, virements nationaux et internationaux, etc. 

• La particularité de Diem réside néanmoins dans une autre fonctionnalité à forte valeur ajoutée : elle propose à son client de lui racheter ses objets d'occasion et de le payer avant même que l'objet soit expédié, puis revendu.

• Concrètement, le client télécharge la photo d'anciens vêtements, téléphones, livres et autres objets. L'application elle-même fait alors une offre que le client de Diem peut accepter avant de recevoir un virement du montant de sa vente directement sur son compte Diem. 

• Les articles doivent être envoyés à Diem, qui se charge ensuite de les revendre. 

NJEUX

• Simplifier la transition vers l'économie circulaire : Diem affiche un positionnement durable affirmé, son objectif étant de participer à la mise en oeuvre d'une économie de la seconde main, dont l'impact en termes d'économie d'énergie est très fort. Mais cet engagement s'accompagne d'une proposition à forte valeur ajoutée pour aider le passage à l'acte de chaque consommateur. Pour l'utilisateur, sa valeur repose en effet avant tout sur la possibilité d'être payé immédiatement pour ses biens d'occasion, plutôt que de devoir prendre en charge soi-même la vente, ce qui demande un effort bien plus important.

• Une technologie de pointe au service de cette valeur. Toute la proposition de Diem repose sur son algorithme de pricing, qui évalue en un instant le prix d'un objet en comparant son état avec celui des articles similaires proposés sur l'ensemble des plates-formes de vente CtoC. Une garantie pour l'utilisateur d'être rémunéré au juste prix et une assurance pour Diem de pouvoir se rémunérer en prélevant à ce stade une commission sur la revente. Pour parachever ce dispositif, Diem utilise l'offre bancaire comme support pour simplifier encore l'utilisation des fonds perçus pour son client. 

MISE EN PERSPECTIVE

• L'originalité de Diem semble avoir convaincu les investisseurs. La néo-banque vient en effet de réaliser une levée de fonds de 5,5 millions de dollars auprès d'un large panel d'investisseurs : Fasanara Capital et l'investisseur Chris Adelsbach, fondateur d'Outrun Ventures, Andrea Molteni (premier investisseur de Farfetch), Ben Demiri (co-président de Fashion Tech PlatformE) et Nicholas Kirkwood (fondateur de la marque éponyme).

• L'économie circulaire explose, à en croire les chiffres des sites de référence comme Le Bon Coin ou Vinted en France. Ces derniers ont effectivement encore grandi pendant les confinements, mais la tendance était déjà lancée avant que la pandémie ne vienne encore renforcer ce marché. 
  • Vestiaire collective a enregistré 120 % de commandes en plus durant le premier confinement et jusqu'à + 144 % au mois de juin dernier ; 
  • LeBonCoin est passé de 29 millions à 39 millions d'annonces en ligne simultanément en un an ; 
  • Vinted a constaté une augmentation de 17 % du nombre d'articles mis en ligne en Europe ; 
  • La Redoute a quant à elle décidé de lancer La Reboucle pour profiter de l'essor de ce marché.