EMV : un million de cartes EMV américaines
- Visa a annoncé qu’une dizaine d’établissements financiers américains émettent à présent des cartes de paiement EMV. Les cinq principaux sont Wells Fargo, JPMorgan Chase, U.S. Bancorp, State Employees Credit Union et United Nations Federal Credit Union. Leur portefeuille cumulé dépasse le million de cartes à puce (en mode contact). En parallèle, un nombre « significativement supérieur » d’établissements émettent des cartes sans contact (Visa payWave), elles aussi conformes au protocole de transaction EMV.
- Les deux grands systèmes internationaux viennent chacun de publier un guide de migration à EMV aux Etats-Unis. Le plan de Visa favorise la demande d’autorisation à 100 % et laisse le choix de la méthode d’authentification du porteur (code PIN, signature ou aucun des deux).
- Une bascule de responsabilité financière pénalisera les commerçants acceptant des transactions à piste à partir d’octobre 2015. Ce délai est prolongé de deux ans pour le secteur des carburants. Les acquéreurs devront eux être compatibles EMV dès avril 2013. En contrepartie, les deux systèmes allègent les contraintes PCI-DSS sur les commerçants américains installant un terminal EMV.
- Outre les porteurs américains peu à peu équipés de cartes à puce (en priorité, la clientèle haut de gamme se déplaçant à l’étranger), les commerçants sont fortement impactés. En effet, outre le changement de terminal, la frappe du code modifie la fin du parcours client en caisse. Pour autant, le PIN est déjà répandu pour les cartes de débit. Les commerçants ont exprimé leur préférence pour ce dernier, plutôt que pour des codes à usage unique, plus complexes.
- L’intensification de l’adoption de la puce coïncide avec la baisse de l’interchange sur les transactions par cartes de débit, par la Fed. Le régulateur américain a en effet prévu un montant incitatif pour les émetteurs améliorant les mesures anti-fraude. MasterCard et Visa, qui opèrent aussi aux Etats-Unis la majorité des transactions domestiques (avec Discover et les réseaux American Express, Diners), y voient l’occasion de compenser le recul de recettes des émetteurs. L’effort d’équipement en puce bénéficiera de la composante d’interchange anti-fraude, résultat d’un lobbying efficace, tout en réduisant les pertes liées à la fraude.
Voir l’Observatoire d’octobre 2011