giropay accusé d’entraver la concurrence
- La méthode interbancaire allemande de paiement en ligne a été condamnée pour entrave à la concurrence. Certaines banques allemandes avaient en effet porté plainte contre Sofortüberweisung.de, concurrent de leur propre système de virement en ligne, giropay. Selon elles, Sofortüberweisung (« virement immédiat ») pousserait ses clients à violer les conditions générales des banques. Sans même attendre le jugement, l'Office Fédéral de la Concurrence (BKA) a estimé défaillantes ces conditions générales, conçues par le ZKA (Comité central des Etablissements de Crédit), équivalent du CFONB.
- Pour utiliser Sofortüberweisung, l’internaute donne en effet le code d'identification de sa banque (BLZ), son numéro de compte, et ses codes PIN et TAN (code à usage unique). Or leur usage en dehors des sites bancaires est interdit. Cette disposition, jugée contraire à la libre concurrence sur le marché des paiements en ligne, doit donc être supprimée par les banques.
- Les paiements pour l’e-commerce et par mobile sont un domaine sensible aux yeux du régulateur. Promis à une forte expansion, ils prêtent le flanc à des comportements protectionnistes, voulus ou non. Cette leçon allemande doit être retenue par les communautés bancaires nationales et européennes, à l’heure où la coopération interbancaire s’oriente vers de telles solutions pour sécuriser et faciliter le paiement en ligne, en réponse au succès d’opérateurs non bancaires.
- giropay, comme son équivalent autrichien eps, suivent le mode de fonctionnement du produit néerlandais, iDEAL. Ayant rencontré un énorme succès auprès des internautes aux Pays-Bas, iDEAL fonctionne par redirection interbancaire depuis le site du commerçant vers celui de la banque de l’acheteur. Celui-ci s’authentifie sur son portail pour déclencher un virement du montant de ses achats. C’est le modèle dont s’inspire, entre autres, les travaux de l’EPC mais aussi du Groupement des Cartes Bancaires « CB ».