Nouveau géant en acquisition : Alliance Bank of America et First Data
- Le numéro un de la banque de détail aux Etats-Unis se rapproche de son alter ego dans les traitements monétiques, First Data, par ailleurs troisième acquéreur derrière Chase Paymentech et Bank of America.
- La filiale commune (JV) gérera l’acquisition des 240 000 commerçants de Bank of America (BoA) et des 140 000 de First Data, pour un volume de 12 milliards de transactions par an. Ses prestations incluront la totalité des services d’acquisition monétique, tant en proximité qu’en e- et m-commerce ainsi que l’acceptation des chèques et la gestion de programmes de fidélité. Ce sera le numéro un du marché.
- Dénommée Banc of America Merchant Services, elle sera détenue à 48,5 % par First Data et à
- 46,5 % par BoA. Les 5 % restant appartiendront à Rockmount Investments, un véhicule d’investissement appartenant à des intérêts distincts.
- Banc of America Merchant Services met en avant sa capacité volumétrique (scalabilité) à accompagner la croissance des e-commerçants. First Data est appelé à devenir le prestataire unique de traitement de la JV à l’issue d’un délai de transition non précisé.
- L’actuel processeur de BoA, TSYS, annonce que la rupture avant terme de son contrat, qui dure jusque 2010, donnerait lieu à une pénalité contractuelle. Il précise que cette opération lui coûtera 4 % de son chiffre d’affaires et réduira le bénéfice par action de 2009 de 0,02 dollar.
- Cette perte de chiffre est la seconde imputable à BoA qui, à la suite de son rachat de MBNA, avait internalisé les traitements de 45 millions de cartes de particuliers en 2006. Il fournit par ailleurs à BoA d’autres prestations, dont le traitement de ses cartes d’entreprises (commercial et small business cards) ainsi que la filière d’approvisionnement (commandes, personnalisation).
- En octobre 2008 avait pris fin un accord similaire entre First Data et Chase, à l’origine de Chase Paymentech, où Chase était actionnaire majoritaire de la joint-venture. La perte de bases de clients par First Data est ainsi plus que comblée.
- Doit-on, récession aidant, y distinguer aussi de nouvelles priorités de First Data, recentré sur le continent américain, au détriment de la diversification des revenus recherchée par tous les processeurs américains hors des Etats-Unis depuis cinq ans ?
- On relève enfin un écart dans la stratégie de croissance de First Data. Il a toujours eu pour principe, dans sa politique de croissance externe, d’être majoritaire dans les entreprises communes qu’il fonde. Il ne l’est ici qu’en valeur relative – mais pour combien de temps ?