Swift lance deux projets basés sur l’IA et la collaboration dans la lutte contre la fraude

Le fournisseur de services de messagerie financière Swift lance deux projets de lutte contre la fraude, basés sur l’intelligence artificielle. L’objectif est de répondre à la hausse de la fraude dans les paiements transfrontaliers en capitalisant sur la coopération entre les institutions financières et la mise en commun des informations liées aux transactions. Une initiative nécessaire face à l’explosion des fraudes et l’imagination grandissante des criminels pour parvenir à leurs fins.

LES FAITS

• Swift lance deux expériences basées sur l’intelligence artificielle dans le cadre de la lutte contre la fraude aux paiements transfrontaliers.

• Le premier projet vise à améliorer le service Payment Controls qui aide les institutions financières à détecter les anomalies suspectes.

• Pour cela, Swift travaillera avec les clients de son service concerné et utilisera les données en direct des clients. Cela permettra de savoir si le projet est applicable dans le monde réel.

• Le deuxième projet vise à étudier les possibilités d’utilisation d’une IA avancée dans l’analyse de données partagées anonymement et provenant de différentes sources. L’objectif est également de trouver des moyens de renforcer l’écosystème financier mondial.

• Il se fait en collaboration avec 10 institutions financières de taille mondiale comme BNY Mellon, Deutsche Bank, HSBC ou encore Standard Bank. Cette deuxième expérience a pour objectif de capitaliser sur la collaboration entre les acteurs afin de rendre la lutte contre la fraude plus performante.

• Ce projet prendra la forme d’une infrastructure spécialisée dédiée à l’échange d’informations pertinentes. Le modèle de détection basé sur l’IA analysera les données transmises et identifiera les modèles de fraude potentiels.

ENJEUX

• Un enjeu économique de taille : L’objectif principal de ces deux initiatives est de voir comment l’utilisation de l’IA pourrait être optimisée pour lutter au mieux contre la fraude aux paiements transfrontaliers. En cas de réussite, ces projets pourraient faire économiser des milliards de dollars de coûts liés à la fraude selon l’entreprise.

• Collaboration et partage d’informations : Swift souhaite capitaliser sur un de ses points forts qui est sa capacité à faire travailler les organisations financières en collaboration. Le cas de Swift est aussi pertinent dans l’usage de l’IA en raison de la grande quantité de données liées aux transactions et leurs diversités. L’entrainement de l’IA sera donc plus complet, plus varié, et permettra d’améliorer la précision de l’IA notamment dans l’identification des modèles de fraude potentiels.

• Des résultats attendus sur le partage des données : Swift mise beaucoup sur l’utilisation de l’IA dans ses projets de lutte contre la fraude. La société a annoncé que des résultats positifs entraîneraient un élargissement du partage d’informations à d’autres cas de détection des fraudes. Concernant la sécurité, Swift indique que les deux projets seront développés dans le cadre des normes d’utilisation responsable de l’IA comme ISO 42001 ou encore la loi européenne sur l’IA. L’enjeu est en effet de pouvoir assurer la sécurité des données privées lors du partage des informations.

MISE EN PERSPECTIVE

• Swift reprend le rapport 2024 sur la criminalité financière publié par le Nasdaq et Verafin et montre que les pertes liées à la criminalité financière s’élèvent à 485 milliards de dollars en 2023. Swift est convaincu que l’utilisation de l’IA dans la lutte contre la fraude pourrait fortement contribuer à réduire ce montant.

• Si l’utilisation de l’intelligence artificielle est en hausse dans les initiatives de lutte contre la fraude, il en est de même du côté des fraudeurs. Signicat, société européenne de solutions d’identité numérique, a publié récemment un rapport sur l’IA dans les fraudes à l’identité. Les conclusions sont plutôt négatives et montrent que l’utilisation de la technologie est en forte hausse. L’IA permettrait notamment de faire passer la fraude à une échelle industrielle, d’où l’urgence de mettre en place des réponses fortes, notamment en termes d’identification dans les paiements.

• Du côté des infrastructures de paiement, c’est Mangopay qui dévoilait la semaine dernière le lancement d’une nouvelle solution de prévention et de détection des fraudes elle aussi basée sur l’intelligence artificielle. Son rôle est de contrer en temps réel les fraudes reprenant des façons de faire déjà identifiées.

• Pay.UK et Visa ont également communiqué la semaine dernière sur leur nouveau pilote de détection des fraudes dont les résultats ont dépassé les attentes. Selon Pay.UK, la solution aurait augmenté la détection des fraudes de près de 40 %.