Apple forcé à son tour d'ouvrir son système de paiement in-app
Les géants du web ont décidément perdu de leur pouvoir absolu. L'exemple de la Corée du Sud pourrait en effet renverser la vapeur et servir d'exemple dans le reste du monde. Ainsi, après Google, la Commission coréenne des communications (KCC) de Corée du Sud a annoncé qu'Apple permettrait désormais aux développeurs de proposer des options de paiement tiers au sein de ses applications.
LES FAITS
- Apple a finalement présenté ses engagements pour se mettre en conformité avec le Telecommunications Business Act sud-coréen. Cette nouvelle législation vise à obliger les géants du web, et particulièrement les créateurs des deux principaux système d'exploitation que sont actuellement iOS et Android, à ne plus imposer leurs propres systèmes de paiement in-app.
- Pour rappel, le texte prévoit en effet que les développeurs puissent proposer des systèmes de paiement in-app alternatifs à ceux de Google et Apple, au sein de leurs applications proposées dans les stores Apple ou Google.
- L'application de cette loi permettrait aux développeurs de ne plus se soumettre à des commissions fixées jusqu'à 30 % par Apple et Google sur les paiements in-app et les abonnements.
- Apple et la Commission coréenne des communications (KCC) de Corée du Sud n'ont pas donné de détail particulier sur les avancées de leur discussion. Celle çi porte en tous les cas sur la question d'une réduction de taxe.
- Cette décision concernera quelques 580 000 développeurs coréens installés sur l'Apple Store et proposant plus de 1,4 millions d'applications.
ENJEUX
- Un petit pas pour Apple... : Apple fait preuve de moins d'hypocrisie aujourd'hui, alors que le groupe campait jusqu'ici sur ses positions.
- ... une grande avancée contre le pouvoir des géants du web : La Corée du Sud est parvenue à faire plier, coup sur coup, Google et Apple sur le sujet des achats in-App. Une première qui illustre néanmoins une tendance de fonds poussant les géants du web dans leur retranchement sur plusieurs questions fondamentales, à une époque où le paiement s'impose comme une pierre angulaire du commerce et des échanges de demain.
- Un exemple mondial : Le parlement sud-coréen reste le premier au monde à avoir adopté un projet de loi visant à empêcher les géants du web d'obliger les développeurs à utiliser leurs systèmes de paiement intégrés.
MISE EN PERSPECTIVE
- Si la bataille règlementaire qui s'est jouée en Corée du Sud concerne des micro-paiements, c'est un vaste marché qui est finalement visé par cette évolution possible à travers le monde. Apple est d'ailleurs fier de préciser que l'App Store est désormais utilisé par plus de 600 millions de personnes chaque semaine dans 175 pays. L'App Store représente ainsi une manne financière pour les développeurs qui ont gagné plus de 260 milliards de dollars au sein de cet écosystème depuis son déploiement en 2008.
- Un véritable marché alternatif donc, au sein duquel il devient nécessaire de limiter le despotisme des géants du web. Outre la Corée du Sud, la tendance semble d'ailleurs se préciser partout dans le monde. Apple n'est plus intouchable, notamment depuis le conflit qui oppose la firme de Cupertino à un autre géant, du gaming cette fois, Epic Game. Apple a, dans ce contexte, fait appel d'une décision juridique visant à permettre aux développeurs d'applications iOS de proposer leur propre système d'achats in-app. Une autre action collective menée par 67 000 développeurs avait par ailleurs poussé Apple à assouplir ses règles en matière de paiement.
- Ce nouveau front réglementaire pourrait faire des émules contre les nations qui cherchent à limiter l'hégémonie des plateformes. En Inde, L'autorité de la concurrence a également ouvert une enquête afin de vérifier que le système de paiement de l'App Store ne viole pas les lois antitrust du pays.