Vers une fin lente pour les chèques
La seconde loi Sapin prévoit une diminution du délai d’encaissement des chèques, qui passera d’un an à 6 mois. Entre économies budgétaires, RSE et sujet politique, ce moyen de paiement reste pourtant plus présent qu’ailleurs en Europe, malgré la pression des banques et les mesures prises par le gouvernement pour en limiter l’usage.
Le coût d’émission et de traitement des chèques, ainsi que les risques de fraude associés expliquent les mesures nouvellement prises. La loi Sapin 2 prévoit en effet d’en limiter la durée de vie à six mois à compter du 1er juillet 2017 (contre un an actuellement), illustrant la volonté du gouvernement d’en réduire l’usage.
En contrepartie, l’accent est mis sur les solutions alternatives, dont la carte de paiement pour les services publics, mais aussi les virements et l’Instant Payment. Les collectivités locales pourraient d’ailleurs, d’ici la fin de l’année, proposer des solutions de prélèvement sans frais pour réduire l’usage des chèques.
Instrument encore très utilisé par les clients aux revenus modestes et les séniors, les chèques servent notamment à échelonner les paiements ; ils sont donc considérés comme d’utilité publique. Le nombre de transactions par chèque a cependant diminué de 9 % en 2015.
Notre analyse : La fin d’un moyen de paiement coûteux pour les banques
La révision de la durée de validité des chèques doit encore être approuvée par le Parlement avant d’être effective.
Les banques militent de leur côté pour décourager l’usage des chèques. Des services dématérialisés, notamment, commencent à voir le jour. A titre d’exemple, la Société Générale permet à ses porteurs de demander l'édition et l'envoi d'un chèque, depuis son espace en ligne, au destinataire de son choix. Autre exemple, S-money (groupe BPCE) a racheté un spécialiste des virements entre particuliers, Depopass, en mai dernier. Le groupe souhaite dans la foulée promouvoir une alternative au chèque de banque pour les gros montants. Dans ce contexte, l’intérêt pour l’Instant Payment pourrait accélérer la désaffection envers ce moyen de paiement.
Côté entreprises, les dispositifs d’encaissement mobiles et la messagerie interbancaire Sepamail sont plébiscités par les banques. Bien qu’encore très présents, les chèques sont donc désormais très concurrencés.