Telegram abandonne son projet de crypto-monnaie
LES FAITS
- Le service de messagerie sécurisée Telegram vient d’annoncer sa décision d’abandonner sa plate-forme blockchain Telegram Open Network (TON) et sa crypto-monnaie Gram.
- Telegram subit les conséquences de sa bataille réglementaire avec la Securities and Exchange Commission (SEC) américaine, qui a duré 18 mois.
- Le réseau social renonce après la décision judiciaire lui interdisant de poursuivre le développement de TON et de sa crypto-monnaie.
- TON était un projet de longue date, lancé en 2017. La date de son lancement officiel était jusqu’ici fixée à avril 2021.
CHIFFRES-CLES
- 2013 : Lancement de la messagerie
- 400 M d’utilisateurs en 2020
- 1,5 M de nouveaux utilisateurs chaque jour en moyenne
- 1ère application de réseau social téléchargée dans plus de 20 pays
ENJEUX
- Une bataille juridique en forme d’avertissement pour tous les acteurs des crypto-monnaies : des raisons purement règlementaires ont été mises en avant par la SEC pour empêcher le lancement de la crypto-monnaie de Telegram. Le co-fondateur du réseau social argue quant à lui de raisons politiques et d’une barrière posée par l’Etat américain face à la remise en question de la souveraineté monétaire du dollar. En effet, tout comme avec le projet Libra, c’est un bras de fer entre les autorités financières et les plates-formes qui s’est engagé depuis des mois maintenant. Avec comme enjeu, le maintien d’une certaine centralisation et la main-mise des gouvernements sur les monnaies digitales.
- Faire face aux investisseurs : Telegram devra désormais, au-delà de la déception, faire face à ses 200 investisseurs qui avaient placé près de 1,7 milliard de dollars dans la chaine de blocs Telegram Open Network (TON) et sa crypto-monnaie. Des investissements colossaux, de même qu’un effort humain de plusieurs années, auxquels il lui faut désormais renoncer.
MISE EN PERSPECTIVE
- Le réseau TON envisageait de proposer, grâce à la blockchain, un système de paiement sécurisé et rapide alternative aux réseaux Visa et Mastercard. Des ambitions particulièrement élevées qu’elle n’est pas la seule à mettre en avant.
- Le régulateur tient pour cible d’autres projets de crypto-monnaies similaires. La tête d’affiche, Libra, n’est pas épargnée non plus ; elle a récemment revu ses objectifs à la baisse, pour tenter de rassurer les autorités financières sur ses intentions.
- En parallèle, les projets de monnaies digitales de banques centrales se multiplient dans toutes les zones géographiques (Chine, France et Suède entre autres).