Taptap Send lève des fonds pour baisser les coûts des transferts d'argent
Sur le marché florissant du transfert d'argent international, les services historiques sont aujourd'hui concurrencés par de nombreux nouveaux acteurs venant bouleverser les règles établies. TapTapSend, et sa dernière levée de fonds, confirme cette tendance.
LES FAITS
- Lancé en 2018, TapTap Send propose un service de transfert d'argent mobile depuis 8 pays (la France, l'Allemagne, la Belgique, l'Espagne, l'Italie, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et le Canada) vers 15 autres (le Bangladesh, le Sénégal, le Cameroun, la Côte d'Ivoire, le Ghana, la Guinée, le Kenya, Madagascar, le Mali, le Maroc, la République démocratique du Congo, la République du Congo, le Sri Lanka, le Vietnam et la Zambie).
- Le service obtient aujourd'hui 13,4 millions de dollars dans le cadre d'une levée de fonds menée en Série A par Canaan Partners, Reid Hoffman et d'autres investisseurs anonymes.
- Dans la forme, TapTap Send repose sur une application mobile permettant à ses utilisateurs installés dans les pays qui proposent le service, d'envoyer de l'argent facilement depuis leur smartphone à leur familles ou amis installés dans les pays destinataires des fonds.
- Ces derniers peuvent recevoir les fonds envoyés via TapTap Send sur des comptes mobile money et des wallets notamment proposés par des opérateurs telecom locaux tels que MTN, M-Pesa ou Orange par exemple.
- 90 % des transferts se font en moins de 5 minutes selon TapTap Send qui présente son service comme instantané.
- Côté tarif, la FinTech table sur :
- la gratuité de son service pour les envois vers le Bangladesh, le Ghana, la Guinée, le Kenya, Madagascar, le Maroc, la République démocratique du Congo, le Sri Lanka, le Vietnam et la Zambie,
- des frais fixes de 2 euros par transaction facturés sur les envois vers le Sénégal et la Côte d'Ivoire,
- des frais fixes de 2,50 euros par transaction facturés sur les envois vers le Cameroun et la République du Congo,
- des frais fixes de 3 euros par transaction facturés sur les envois vers le Mali.
ENJEUX
- Rendre le transfert plus responsable : L'ONU s'est fixé comme objectif que les prix et les commissions des envois de fonds ne dépassent pas 3 % du total envoyé depuis n'importe quel service. Les coûts globaux de ces services devront par ailleurs être revus à la baisse d'ici 2030. TapTap Send joue justement cette carte. La FinTech est d'ailleurs la troisième réalisation entrepreneuriale de Michael Faye, un économiste du développement qui travaillait auparavant pour les Nations Unies.
- Etendre ses services : TapTap Send ne communique que très peu sur ses chiffres mais il semblerait que l'application compte actuellement plus de 100 000 utilisateurs actifs par mois. Elle aurait permis de réaliser des centaines de millions de dollars de transferts. Le service aurait vu sa croissance multipliée par 5 rien que sur l'année 2020. Il tablera sur ses nouveaux fonds pour s'étendre à de nouveaux pays.
- Réduire ses marges pour attirer de nouveaux utilisateurs: TapTapSend réduit ses marges au maximum et ne facture aucun frais de commissions, mais se rémunère plutôt sur les taux de change pour réduire le coûts pour ses utilisateurs. En effet, l'opérateur compte sur des économies d'échelles pour améliorer ses marges.
MISE EN PERSPECTIVE
- Selon le rapport de la Banque Mondiale publié le mois dernier, les transferts transfrontaliers ont connu une baisse de 1,6 % en 2020, s'établissant à 540 milliards de dollars, contre 548 en 2019. Une baisse minime en cette période de pandémie. Les envois de fonds transfrontaliers constituent un marché majeur et donc forcément attractif pour de nombreux acteurs, de plus en plus variés.
- Face aux acteurs historiques WesternUnion ou MoneyGram, des FinTechs et autres acteurs alternatifs tentent de s'imposer aujourd'hui à l'image de Remitly, Wise ou encore Nickel par exemple.