Swiss Re utilise l'IA générative pour aider les assureurs à mieux estimer le risque

Swiss Re vient de dévoiler Life Guide Scout, un assistant personnel doté d'une technologie d'IA générative. Il est destiné à accompagner les clients assureurs du groupe suisse, pour leur permettre de mieux estimer le risque de leurs contrats. Le réassureur mise beaucoup sur cette technologie qui vient soutenir la stratégie de prudence des assureurs, post-Covid.
LES FAITS
- Depuis plusieurs années, Swiss Re accompagne ses clients assureurs avec un manuel de souscription, baptisé Life Guide, destiné à les aider dans l'appréhension du risque vie et santé de leurs portefeuilles.
- Aujourd'hui, le réassureur intègre à Life Guide un assistant "intelligent", conçu en s'appuyant sur la technologie de Microsoft, Azure OpenAI.
- Swiss Re Life Guide Scout peut être interrogé en langage naturel et fournit des réponses sur la base de l'ensemble de la documentation de Life Guide, mise à disposition des assureurs.
- Pour faciliter la détection d'éventuelles hallucinations, Life Guide Scout cite ses sources et surligne les passages utilisés en les replaçant dans leur contexte. Les souscripteurs sont ainsi en mesure de vérifier si l'information est vraisembable ou non.
- L'outil est pour l'instant en phase de pilote et déployé uniquement en langue anglaise. Mais Swiss Re espère déjà en élargir l'utilisation.
ENJEUX
- Simplifier le travail des souscripteurs en mettant à leur disposition une interface de recherche en langage naturel dans l'ensemble de la base documentaire à leur disposition.
- Assister les assureurs dans l'estimation du risque post-covid : d'après Swiss Re, la pandémie a durablement modifié l'appréhension du risque vie et santé. En effet, le risque de mortalité n'a pas été aussi linéaire que prévu, pesant plus lourdement sur certains pays que sur d'autres et sur certains profils (notamment les personnes âgées qui ont connu une forte surmortalité). En outre, les conséquences à plus long terme se font désormais sentir, avec une augmentation du risque de maladies cardio-vasculaires, lié à un report des soins pendant la pandémie. Ces éléments ont poussé les ré-assureurs à modifier leur modélisation des risques et incité les assureurs à davantage de prudence.
MISE EN PERSPECTIVE
- La surmortalité liée à la pandémie aurait coûté 3 milliards de dollars au groupe Swiss Re, ce qui explique le travail de fond réalisé depuis pour affiner la modélisation des risques en vie et santé.
- D'autres assureurs travaillent à l'intégration de l'IA générative dans leurs modèles. C'est par exemple le cas d'AG2R la Mondiale, qui a entrepris ses premiers déploiements. Le premier cas d'usage identifié par l'assureur est celui de l'analyse des verbatim clients, recueillis dans le cadre d'enquêtes de satisfaction. Un choix qui s'est avéré payant puisque l'assureur estime à 96 % le taux de fiabilité de ces analyses, générant un gain de temps considérable avec la possibilité d'analyser un plus grand volume de données.