SG rachète Treezor une pépite du Banking-as-a-Service
Société Générale vient d’annoncer avoir fait l’acquisition de la FinTech Treezor. Cette dernière opère en marque blanche et fournit des infrastructures de services bancaires à une trentaine de start-up. Par cette acquisition, la banque se positionne auprès de clients et de projets prometteurs dans le contexte de la DSP2 et s’équipe ainsi pour répondre aux enjeux de l’Open-banking.
Société Générale annonce le rachat de Treezor, pour un montant non dévoilé. La FinTech, créée en 2016, fournit en marque blanche des services bancaires et met à disposition sa licence d’Etablissement de Monnaie Electronique. Elle propose ces services via des API à 30 clients, dotés ou non d’une licence.
Parmi les services proposés : l’ouverture de compte, le paiement, la phase de KYC et l’émission de carte. Son offre de service repose avant tout sur une forte réduction des coûts pour ses clients. En effet, la mutualisation de sa plate-forme entre l’ensemble de ses clients permet à Treezor de pratiquer des coûts bien inférieurs et de se positionner auprès de clients de toutes tailles (y compris très petits) contrairement à ce que pratiquent les banques traditionnelles.
En 2018, Treezor a connu une forte croissance, dépassant largement ses objectifs en matière de flux notamment. La FinTech est ainsi passée de 22 à 30 clients, mais a vu ses flux passer de 200 millions d’euros traités en 2017 à 3 milliards en 2018. Quant au nombre de cartes émises (300 000, il a été multiplié par 3. Il faut dire que Treezor a accompagné la croissance de quelques pépites, en particulier Lydia, son premier client, qui revendiquait un million de clients fin 2017 dans 5 pays européens.
Notre analyse - Open-banking et open-innovation : SG veut sa place en Europe
Par cette opération, la banque se rapproche d’un écosystème FinTech devenu en quelques années primordial pour répondre à l’évolution rapide du marché. Elle se constitue à la fois un vivier de partenaires, avec lesquels elle pourra lancer des pilotes ; mais aussi de projets, nés dans le cadre de la DSP2, qu’elle va pouvoir suivre de près, se trouvant naturellement être un partenaire financier de choix. En somme, la banque gagne en proximité avec l’écosystème des FinTech. Et pas n’importe quelles FinTech, puisque Treezor travaille avec quelques pépites, comme Lydia ou Qonto.
Elle se dote également d’une structure dédiée au Banking-as-a-Service, un modèle qui se développe rapidement. Ce rachat suit de près l’annonce du lancement en France de TagPay, un autre prestataire de services, dont SG est un des principaux actionnaires.
Les banques européennes adoptent plusieurs stratégies dans cette course au rapprochement avec les FinTech ; BBVA, connue pour ses nombreuses collaborations avec ces dernières, vient par exemple de lancer une Open Marketplace, qui vise à organiser et encadrer ces relations. ING, pour sa part, a multiplié les collaborations et aborde aujourd’hui le marché européen par l’agrégation de services financiers.