Samsung mise sur Curve pour le lancement de sa carte au Royaume-Uni
LES FAITS
- Après son premier lancement sur le marché américain il y a quelques mois, le fabricant de smartphones vient d’annoncer le lancement officiel de sa Samsung Pay Card pour les Britanniques.
- Son originalité : la carte repose sur l’infrastructure de la FinTech Curve, dotée de fonctionnalités inédites sur le marché.
- Samsung avait fait part en juin dernier de son intention de travailler avec Curve pour l’émission de sa carte. C’est chose faite avec le lancement de cette Mastercard « powered by Curve ».
- A la différence de la plupart des cartes de ses concurrents, la Samsung Pay Card est cobrandée, puisqu’elle porte le logo de Curve. Cela implique également la nécessité pour le porteur de détenir un compte Curve, auquel sera relié le compte Samsung.
- La carte Samsung a de ce fait les mêmes propriétés que la carte Curve et ouvre accès aux mêmes fonctionnalités :
- Agrégation de l’ensemble de ses cartes de paiement et de fidélité sur un seul support
- Possibilité de choisir le compte à débiter à chaque transaction
- Possibilité de modifier ce compte a posteriori (Go back in time), ce qui inclue notamment celle de passer d’une carte de débit à une carte de crédit pour pouvoir étaler le paiement
- A ce panel, Samsung ajoute la possibilité de bénéficier de cash-back chez des partenaires.
ENJEUX
- Gagner en flexibilité et « boucler la boucle » du wallet : en faisant le choix de Curve, Samsung partage la visibilité de sa marque, mais redonne de l’intérêt à sa carte. Alors que les fabricants de Smartphones ont presque tous lancé leur propre carte, ils ont bien du mal à en faire valoir la proposition de valeur, sur un marché saturé ; d’autant qu’elles viennent s’ajouter à un wallet déjà très fourni. Samsung ne fait pas exception et sa carte américaine, lancée en partenariat avec SoFi, n’a pas modifié cette perception. Avec Curve, tout comme avec son wallet, la carte redevient un outil permettant de gérer ses finances dans leur ensemble, tout en bénéficiant d’une grande flexibilité.
- En outre, ce partenariat permet à Samsung de contourner l’une des difficultés majeures de sa diffusion, à savoir la nécessité de passer des accords avec toutes les banques émettrices du marché. Ces dernières ne se pressent pas d’accepter ce deal, dans la mesure où elles préfèrent faire la promotion de leur propre wallet.
- Reprendre de l’avance sur Apple. Apple connaît moins cette difficulté, puisque la marque à la pomme bloque l’accès au NFC sur ses terminaux ; elle a donc pu finir par rallier la quasi-totalité des banques sur ses marchés. Pour autant, sa carte reste relativement traditionnelle.
- Jusqu’ici, la carte de Samsung n’était donc qu’une copie de l’Apple Card ; avec cette version britannique, la proposition de Samsung devient clairement très différenciante.
MISE EN PERSPECTIVE
- Curve annonçait avoir séduit 500 000 porteurs fin 2019. Pourtant, une fuite de données laissait entendre que seuls 15 % d’entre eux étaient réellement actifs. Ce partenariat avec Samsung est une belle opportunité de faire valoir l’innovation de sa proposition auprès d’une base de clients acquis.
- C’est aussi un moyen pour la FinTech de tourner la page de sa mésaventure avec Wirecard, qui gérait les flux de ses cartes. Après une suspension de plusieurs semaines, les services de Curve sont revenus à la normale dans le courant du mois de juillet.
- Curve continue d’ajouter des fonctionnalités à sa carte. Elle teste en particulier depuis quelques mois un service baptisé Curve Credit, qui permettrait à ses utilisateurs de choisir a posteriori une transaction pour en étaler le paiement (sans passer par une carte de crédit, comme avec Go back in time).
En vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=5DXVOSrx8WM