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Revolut atteint des records... de pertes

La néo-banque britannique Revolut vient de publier les résultats de son activité pour 2020. Sa rentabilité récemment affichée, laisse désormais la place à d'importantes pertes qui n'enrayent pourtant pas sa progression sur tous les autres indicateurs. Une croissance visiblement cher payée, comme le soulignait il y a quelques mois le rapport de l'ACPR sur la situation financière des FinTech et néo-banques.

LES FAITS

  • Lors de la publication de ses résultats pour l'année 2020, Revolut a préféré tout naturellement souligner certains chiffres :
    • sa marge brute multipliée par 3 en 2020,
    • son chiffre d'affaires augmenté de 57 %, passant de 166 millions de livres sterling en 2019 à 261 millions de livres sterling en 2020,
    • le bond de 45 % du nombre de ses clients, aujourd'hui estimés à 14,5 millions pour les particuliers et 500 000 clients Business, 
    • des bénéfices brut qui ont augmenté de 215 % passant de 39 millions de livres en 2019 à 123 millions.
  • Mais la FinTech affiche pour autant des pertes d'exploitation en forte augmentation (+ 60 %). Sur l'ensemble de l'exercice 2020, elles sont ainsi passées de 107 millions de livres sterling en 2019 à 168 millions de livres sterling aujourd'hui.

ENJEUX

  • Le supermodèle des superapps : Revolut attribue la croissance de son portefeuille clients à la pandémie, pour une part, mais surtout à la pertinence de sa stratégie qui allie le modèle d'une super-app financière à des offres payantes attirant toujours plus de clients (+ 51 % pour les clients Metal et Premium).
  • Une rentabilisation très fragile : Revolut attribue l'accroissement de ses pertes d'exploitation à : 
    • l'augmentation de ses coûts administratifs qui ont plus que doublé passant de 125 à 266 millions de livres sterling ;
    • ses investissements, particulièrement à des fins d'innovations (24 nouveaux produits lancés en 2020), ce qui inclue également le recrutement et les investissements faits en matière de compliance ;
    • son déploiement international (aux Etats-Unis, en Australie, au Japon et bientôt en Inde) : en effet, à la différence de ses concurrentes, notamment Starling Bank, qui a adopté une approche beaucoup plus prudente depuis la crise sanitaire, Revolut a très rapidement privilégié l'expansion internationale, ce qui lui a coûté très cher en termes d'investissement. En comparaison, Starling, qui est rentable depuis plusieurs mois, a mis ses projets en pause en 2020, puis a repris l'ouverture de nouveaux pays en 2021.

MISE EN PERSPECTIVE

  • A titre de comparaison, N26 publiait récemment des pertes de 100 millions d'euros (contre environ 200 pour Revolut), pour environ 7 millions de clients.
  • Revolut, valorisée à 5,5 milliards de dollars, envisage un nouveau tour de table qui pourrait emmener la startup britannique vers une valorisation de plus de 20 milliards de dollars.
  • Elle a en outre lancé les démarches pour obtenir une licencaire bancaire au Royaume-Uni, ce qui lui permettrait de proposer des prêts à ses clients britanniques.