Retour d’expérience : Coup dur pour Fidor Bank

LES FAITS

• La néo-banque Fidor s’engage depuis sa création en Allemagne à entretenir une communauté autour de ses services financiers. Mais le concept n’est pas parvenu à s’imposer en Europe. Après l’échec de son intégration dans le groupe BPCE, c’est sa filiale au Royaume-Uni qui ferme ses portes.

• Alors que la banque alternative opérait ses services depuis 2015 au Royaume-Uni, lançant même une plate-forme d’agrégation de services financiers dans le pays en 2017, elle doit aujourd’hui faire marche arrière.

• Sur son site local, Fidor Bank annonce ainsi la fermeture pure et simple de ses services au Royaume-Uni.

• La date de la mise en application de cette décision est fixée au 15 septembre 2019. Les comptes et cartes de ses clients locaux seront alors désactivés.

• Fidor Bank disparaitra alors d’Internet (en fermant son site 15 jours plus tard) et des réseaux sociaux locaux.

CHIFFRES-CLES

• 2009 : Création et obtention d’une licence bancaire européenne
• 2017 : Acquisition de Fidor par BPCE
• Près d’un million de clients

ENJEUX

• Fuir le climat politique : officiellement, Fidor Bank met en avant les incertitudes politiques locales comme principales raisons de la fermeture de ses services au Royaume-Uni.

• Une acculturation difficile avec son actionnaire. Le rachat par BPCE n’a pas permis à Fidor Bank de se maintenir à la hauteur de ses espérances. Pire, un conflit culturel opposerait désormais les deux groupes. Après un investissement de 140 millions d’euros, BPCE avait finalement réinjecté 89 millions d’euros dans Fidor Bank avant de perdre confiance en son investissement, préférant même annuler son lancement en France. La banque serait aujourd’hui en train de chercher un acquéreur pour Fidor.

MISE EN PERSPECTIVE

• Fidor Bank fait figure de pionnière de la néo-banque en Europe. En 2016, bouleversement stratégique pour la FinTech, puisque cette dernière acceptait son rachat par le groupe bancaire français BPCE. Cette transaction devait permettre à Fidor de bénéficier du soutien d’un groupe historique tout en gardant toute son indépendance dans son fonctionnement et son management.

• La banque communautaire doit aujourd’hui revenir sur ses ambitions et son déploiement international ; à voir si son retrait du Royaume-Uni sera suivi par d’autres annonces par la suite.