Retour d’expérience : C-zam marque le pas
En mars 2017, Carrefour élargissait son rôle de distributeur pour se lancer le défi de pénétrer le marché financier avec son offre de compte de paiement C-zam. Un an après, et suite à un démarrage prometteur, le rythme de captation a ralenti, signe de la difficulté à convaincre de nouveaux clients sur un marché français qui foisonne d’offres alternatives de banque au quotidien.
A fin février 2018, C-zam revendiquait 115 000 clients. L’offre est présentée comme le premier compte distribué en libre-service par une chaine de grande distribution. Ses résultats satisfont le Directeur Général de Carrefour Banque et Assurance.
Et pour cause. Un chiffre intéressant concerne la composition de sa base clients : les ¾ des souscripteurs n’avaient auparavant jamais souscrit une offre financière chez Carrefour Banque. C-zam agit donc comme un levier de prospection pour le groupe en matière de services financiers.
Ciblant a priori majoritairement les jeunes, C-zam compte pourtant seulement 30 % de nouveaux clients âgés de moins de 30 ans. La cible est donc plus large que prévu. Deux types d’usages se dégagent : des usages quotidiens pour une solution qui se veut avant tout démocratique et des usages ponctuels, notamment pour les clients en vacances (en raison de l’absence de frais à l’international).
Mise en perspective : Un sésame plus qualitatif que quantitatif
Attrait de la nouveauté, promesse attractive, couverture médiatique du lancement... autant de facteurs qui peuvent expliquer le démarrage en trombe de l’offre de Carrefour qui, en six mois, a convaincu près de 90 000 clients. Pourtant, près d’un an après son lancement officiel, ce niveau de captation a ralenti. En quatre mois supplémentaires, C-Zam n’est parvenu à attirer que 25 000 nouveaux clients. Carrefour fait pourtant état d’un taux d’usage relativement élevé. En effet, 40 % des souscripteurs utilisent C-zam quotidiennement ; à titre de comparaison, Revolut annonçait récemment 25 % d’utilisateurs quotidiens. Enfin, les clients de C-zam effectuent en moyenne 17 transactions par mois. Ces nouveaux clients, majoritairement actifs, viennent donc s’ajouter aux 2,5 millions de Carrefour Banque et créer des synergies positives.
Reste que le distributeur doit faire face à la concurrence des autres nombreuses offres néo-bancaires du marché, Orange Bank, Morning, Compte-Nickel et autres Revolut.
Un enjeu de transparence. Au-delà de la concurrence, ce foisonnement entretient la confusion. Les consommateurs peinent encore à faire la différence entre les offres bancaires complètes (telles qu’Orange Bank ou N26), et les comptes de paiement associés à une carte (C-Zam, Morning, Revolut). Le marché gagnera donc à se structurer pour gagner en lisibilité auprès de ses futurs clients.