Retour d'expérience : Bling lève des fonds
Bling a développé un concept d'avance de fonds pour les particuliers, qui se présente comme une alternative aux découverts bancaires. Aujourd'hui et après une croissance continue, la FinTech attire des fonds et envisage de s'étendre. Avec un objectif : atteindre une masse critique et développer des services rémunérateurs pour trouver la rentabilité.
LES FAITS
- Bling propose du cash-on-demand instantané d’un montant maximum de 100 €. Elle se présente comme la première application mobile proposant d’avancer de petites sommes gratuitement sous 5 jours maximum (contre 7 auparavant), ou instantanément en échange de frais d'un montant de 7€ (contre 5 € en début d'année).
- Ce modèle a attiré les investisseurs : Bling annonce aujourd'hui avoir réalisé une levée de fonds de 10 millions d'euros auprès de Goodwater Capital, l'un des plus importants fonds "Consumer Tech" du monde, ayant déjà participé à des levées de fonds pour Facebook, Twitter ou Spotify. Il s’agit du premier investissement en France de Goodwater Capital.
- Bling profite par ailleurs de cette annonce pour publier quelques chiffres :
- son offre a convaincu 500 000 utilisateurs pour ses fonctionnalités de gestion de budget,100 000 d'entre eux ayant finalement réalisé une demande d'avance de fonds.
- 250 000 avances ont ainsi été octroyées au total par la FinTech, pour un montant de 15 millions d’euros.
- D'après ses calculs, Bling aurait permis de faire économiser plus de 5 millions d'euros de frais de découvert à ses clients.
ENJEUX
- Recruter et se développer : Bling comptait une quinzaine de collaborateurs début 2021. Elle envisage de recruter une centaine de personnes d'ici la fin de l'année. Déjà disponible en France et en Espagne, elle envisage désormais de couvrir les besoins des consommateurs en Italie, en Belgique et au Portugal. Cette expansion géographique est prévue avant la fin de l'année 2021.
- Atteindre une masse critique : Bling repose sur un concept qui ne permet pas sa rentabilité pour le moment. Elle envisage d'utiliser ces nouveaux fonds pour atteindre une masse critique d'utilisateurs, qui lui permettra d'élargir son offre vers des services plus rémunérateurs.
- Renforcer sa R&D : Le scoring de Bling repose sur l'Open Banking et des algorithmes capables d'établir les profils des utilisateurs instantanément, à partir de 180 points d'analyse de leur situation financière. La FinTech envisage de mobiliser une partie de ces nouveaux fonds pour poursuivre sa R&D et concevoir de nouveaux services. Le premier, baptisé Money Master, est destiné à pousser ses utilisateurs à épargner. A terme, Bling souhaite. lancer un service sur abonnement, dont les contours seront précisés en 2022.
MISE EN PERSPECTIVE
- En limitant ses montants d'avance à 100 euros, Bling a cherché à se démarquer en tablant sur le "dépannage", sans pour autant provoquer de risque de surendettement. Ce positionnement ne lui aura néanmoins pas épargné les critiques de l'UFC-Que choisir, qui a déposé une plainte contre Bling (mais aussi Cashper et Floa Bank), pour dénoncer l'opacité de ses tarifs. Des accusations contrées par Bling qui oppose sa tarification unique à 7 euros. Il faut dire que le contexte de crise sanitaire a vu la clientèle faire massivement appel aux services de la FinTech pour des achats du quotidien (courses alimentaires) et non, pour des achats de loisir, comme l'estimait la start-up à son lancement. Une évolution qui a justifié la vigilance des autorités de régulation.