RBS répond aux néo-banques avec une marketplace
Nouvelle initiative innovante sur le marché bancaire européen, RBS présente sa vision de la banque alternative en développant une nouvelle marketplace de services financiers. Une réaction qui permet à RBS de suivre la tendance avec un modèle très abouti.
La Royal Bank of Scotland s’apprête à lancer un nouveau modèle de banque mobile. Elle l’adresserait tout d’abord à un million de clients de sa filiale NatWest, selon les sources du magazine Forbes. Une version bêta de cette néo-banque doit être lancée en pilote au troisième trimestre 2018.
Cette nouvelle offre fait actuellement l’objet du travail commun de 80 développeurs et salariés de RBS, regroupés au sein d’un espace partagé.
Leur objectif est par ailleurs de développer un modèle commercial prenant la forme d’une marketplace grâce à laquelle la banque, en tant qu’apporteur d’affaires pour d’autres organismes financiers, se rémunèrerait grâce à des commissions.
Mise en perspective : Une réaction ambitieuse
Société Générale a tout récemment été contrainte de revoir son modèle économique et son positionnement par rapport à sa filiale Boursorama Banque, face à la pression des nouvelles offres low cost émanant d’acteurs alternatifs. Elle a pour cela remplacé son package de services de base par sa nouvelle offre Sobrio, tentant ainsi de répondre aux néo-banques.
Tout comme en France, la nouvelle initiative de RBS démontre l’impact sur les acteurs traditionnels de l’arrivée des nouveaux entrants. Les « big four » britanniques subissent ainsi la même pression concurrentielle et doivent réagir, les néo-banques du Royaume-Uni étant particulièrement nombreuses et actives.
La réaction de RBS s’avère néanmoins plutôt radicale. Loin du lancement d’une nième banque mobile, RBS envisage un modèle plus disruptif et passe directement à l’étape de la marketplace, en commercialisant aussi bien ses offres que celles de ses concurrents. Reste à connaitre la viabilité économique de ce type de modèle, que quelques banques expérimentent prudemment. Pour mémoire, ING a ainsi lancé son agrégateur Yolt au Royaume-Uni, sans grand risque puisque la banque n’y est plus implantée. Pour RBS l’enjeu est tout autre, puisqu’elle risque à terme de cannibaliser son offre historique. Elle admet cependant qu’il s’agit peut-être là de la principale piste d’avenir pour elle.