Quand des robots-coursiers livrent les courses

LES FAITS

• Un nouvel essai technologique se déroule actuellement à Singapour, dans le quartier Punggol. Les résidents vont pouvoir se faire livrer leurs courses et leurs colis via de petits robots autonomes, de véritables coursiers 3.0.

• Une révolution à venir pour la logistique du dernier kilomètre ?

• Se faire livrer du riz, des couches ou n'importe quel produit d'épicerie ou de pharmacie au moment voulu grâce à des petits robots autonomes. C'est le service auquel peuvent désormais accéder les habitants de certains quartiers de Singapour.

• La société Infocomm Media Development Authority (IMDA) y teste actuellement le déploiement de deux robots livreurs.

• Comment ça marche ? 
  • Les consommateurs peuvent déposer à un concierge tout ou partie de leurs courses réalisées au supermarché du quartier.
  • Ils précisent la date et l'heure à laquelle ils souhaiteraient que ces courses leur soient livrées à leur domicile, dans le quartier.
  • Des robots autonomes sont alors envoyés chez eux à l'heure voulue.
  • Via une application mobile dédiée, les consommateurs peuvent suivre leur commande et l'évolution de leur robot livreur.
  • Le destinataire scanne un QR code fourni par le robot, ce qui débloque l'ouverture du compartiment contenant les produits.

• Les robots peuvent peser jusqu'à 80 kilos une fois chargés. Ils roulent vers leur destination à une vitesse de 5 km/h. Pour le moment, un agent de sécurité les escortera pendant toute la durée du test. 

• Plusieurs acteurs sont engagés pour déployer cette innovation technologique, parmi lesquels des prestataires de services logistiques, une chaîne de supermarchés, l'autorité des transports locaux et le concepteur de robots industriels OTSAW.

ENJEUX

• Un fort potentiel pour les livraisons autonomes. OTSAW lui-même a baptisé ses robots "la révolution de la livraison du dernier kilomètre". Car, avec l'explosion de l'e-commerce et des livraisons en général, que ce soit de colis ou de nourriture, cette logistique "du dernier km" est devenue cruciale pour les distributeurs.

• Des acteurs comme Deliveroo ou Uber ont apporté un premier niveau de réponse, mais se heurtent aujourd'hui à la nécessité de revoir leur modèle économique de fond en comble. La reconnaissance du statut de salarié des livreurs espagnols vient en effet de leur porter un coup probablement fatal. Cette décision, très attendue, confirme que leur modèle n'était pas humainement viable, ni probabement économiquement. Aussi, tous les espoirs reposent désormais dans le potentiel des robots de livraison autonomes, l'automatisation permettant à la fois de sécuriser ces livraisons et de rentabiliser cette étape.

MISE EN PERSPECTIVE

• Un grand nombre de partenaires doivent être mobilisés pour réaliser de tels tests. La livraison de courses par robots autonomes nécessite la mise en pratique de plusieurs technologies de pointe telles que l'IA, la navigation autonome, la détection et l'évitement d'obstacles. Des infrastructures spécifiques, telles que les systèmes de communication et les réseaux routiers, doivent aussi être compatbiles avec le dispositif. Autant dire que, malgré son potentiel, cette innovation ne pourra pas se démocratiser avant quelques années.