Le suédois Rebtel imagine une banque pour les migrants
La société de technologie Rebtel veut réorienter son offre afin d’ajouter des services de banque numérique à ses offres de téléphonie, de communication et d’accompagnement à la recherche d’un emploi, destinées aux travailleurs migrants. L’objectif étant de leur faciliter la construction d’une nouvelle vie et d’un historique bancaire dans leur pays d’accueil.
La société suédoise Rebtel se positionnait initialement en tant que vendeur de cartes téléphoniques et autres produits de communication. En 2015, ses principaux investisseurs ont infléchi la stratégie de la start-up, pour en faire une entreprise entièrement tournée vers les travailleurs migrants et leurs besoins.
L’acteur propose déjà un service de téléphonie (package à 10 euros par mois pour des appels internationaux illimités) qui dispose de près de 500 000 utilisateurs. Il souhaite désormais proposer une banque numérique. Celle-ci permettrait aux migrants non bancarisés d’effectuer des transferts et des paiements, via les moyens de paiement qu’ils y auront enregistrés. Ce service sera disponible au 4ème trimestre cette année.
Rebtel devrait également étendre ce service aux Etats-Unis. Par ailleurs, un programme d’inclusion par le travail y est aussi expérimenté, à Miami et Houston : Rebtel verse jusqu’à 20 dollars de l’heure aux inscrits à ce programme (15 000 jusqu’à présent), qui sont chargés de recruter de nouveaux clients pour les services de Rebtel.
Mise en perspective : Une cible à fort potentiel
Avec 270 millions de personnes recensées en Europe de l’Ouest, les travailleurs migrants représentent progressivement une cible pour les acteurs financiers, qui les ont largement délaissés jusqu’à présent, du fait de la difficulté à les identifier et donc à les capter. Pour Rebtel, son offre de téléphonie low cost lui a permis d’identifier 500 000 de ces migrants, auxquels elle est désormais en mesure de proposer d’autres offres. D’après une étude du World Economic Forum, la proportion de non bancarisés serait de 50 % parmi les migrants. D’où l’intérêt de leur proposer une offre de services financiers. Grâce à cette initiative, la FinTech suédoise entend réduire les obstacles auxquels sont confrontés les travailleurs migrants, qu’ils soient mobiles ou réfugiés, et les aider à se construire et prospérer dans leur nouveau pays. La société compte bien tirer profit de cette initiative et affirme qu’elle enregistrera des revenus de 100 millions de dollars cette année. Le socle de cette offre reposera sur un wallet, mais pourrait s’étoffer avec le temps. A travers cette solution, le Suédois se rapproche ainsi des diverses initiatives déjà engagées par plusieurs acteurs, à destination des populations sous-bancarisées. Citons notamment AXA, qui assure les transferts d’argent à l’international, ou encore Tala qui accorde des prêts instantanés dans les pays émergents.